Né et élevé à Adrestia, l'ascendance de Jan est quand même particulière. Fils bâtard et méconnu d'un parent éloigné du duché d'Aegir, sa seule option pour maintenir son honneur et subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère était, dès son plus jeune âge, de recourir à la force. La rue est devenu un mentor silencieux, les bouteilles de vin vides des jouets. Il a appris à lire dans des livres jetés dans les coins, à marchander sur le marché et à voler sournoisement quand il n'avait pas assez de pièces pour un repas par jour. Lorsque sa taille dépassa celle de sa mère, une lettre parvint à son humble demeure, avec une proposition: s'il devenait quelqu'un de respectable, il serait reconnu comme fils bâtard. Jan se souciait peu d'où il venait, mais la stabilité financière pour aider sa mère était très tentante. Ainsi, il acceptera d'être envoyé étudier à Garreg Mach, en tant qu'écuyer des Chevaliers de Seiros, grâce aux contacts de son mystérieux père.

La vie au monastère était dure, mais bonne. Les chevaliers de Seiros l'instruisaient quotidiennement, et il retournait dans son lit couvert de bleus, mais avec un large sourire sur le visage. Il ne s'entend pas tout à fait avec les moines, mais il se lie d'amitié malgré sa nature plutôt fermée. Petit à petit, il semblait que ce garçon perdu dans les rues reprenait le sourire. Petit à petit, Jan devint décontracté, presque taquin, et a commencé à sentir qu'il se sentait à la maison quelque part.


Mais, la guerre est habile à défaire les tapisseries finement tissées, à déchirer les fils et à les teindre en rouge en un instant. La trahison de l'Impératrice provoquera son retour dans sa ville natale sur ordre de son « père », et peu de temps après sa réintégration dans l'armée Adrestienne. Les temps qui suivirent ces événements passèrent vite comme une traînée de poudre, et tous les signes de bonté qu'il avait pu montrer en son temps avec les chevaliers de Seiros disparurent. Lorsqu'il collabora avec l'armée à l'attaque du tombeau de la Déesse, Jan sentit sa piété s'estomper, se dissoudre comme du sang dans la rivière. Et lorsqu'il dut faire partie du bataillon qui a attaqué le monastère où il avait appris à prendre une épée, quelque chose en lui s'est brisé, pas seulement ses souvenirs, quand il reçut un violent coup sur la tête.

Dès lors, Jan Scheller cessa d'exister. Capturé par l'église, les longs interrogatoires n'ont pas dissipé la brume dans son esprit.. Il était devenu une coquille vide, se rappelant à peine comment communiquer en tant qu'être humain. Lorsqu'il devint évident qu'il n'y avait rien à lui soutirer, Jan se retrouva seul au milieu de nulle part, abandonné de tout et de tous. Il ne se souvenait que de sa mère et des moments de son enfance. Un immense vide remplissait son esprit quand il essayait de se souvenir d'autre chose que de la lettre qu'il avait reçue de son supposé père.

Lorsqu'il parvint à retourner dans sa ville natale, son esprit fut complètement brisé : sa mère serait morte il y a quelques jours à cause d'un accident, et son supposé père semblait l'avoir éradiqué de son existence. Toute relation avec l'église de Seiros était considérée comme tabou, et lui, qui y avait passé de nombreuses années, était un ennemi de son propre pays.

Au cours des années suivantes, il erra dans Adrestia sous un manteau, sous le nom de Le Furtif. Il offrait ses services de garde du corps, de transporteur, de guide, à quiconque l'offrait. Il connaissait bien le terrain qu'il traversait, les odeurs et les sons de la nature, et il leur faisait plus confiance qu'aux villes peuplées. Il devenait, petit à petit, une ombre. Toujours en mouvement, toujours effrayé des bruits forts et des éventuelles attaques par derrière. Un animal blessé, errant dans le monde, cherchant quelque chose sans savoir quoi. Un sens à sa vie ? Vengeance? Une main amicale ? Tout serait plus facile s'il pouvait comprendre ce que sa mémoire lui implore de se souvenir mais, pour l'instant, il ne peut se fier qu'à son instinct, et à la marche constante de ses pas.

Jan est un homme de peu de mots et de fortes intentions. Ses prouesses avec l'épée parlent d'elles-mêmes, et ses compétences au combat ne sont assombries que par l'emprise froide de son passé sur son esprit. C'est un excellent combattant, mais il reste peu de la gloire qui lui a valu la victoire dans tant de batailles. Les expériences de la guerre semblent avoir été gravée dans son visage, et la dureté de la pierre accompagne presque toujours sa voix.

Jan a du mal à faire confiance à ses capacités, mais a encore plus de mal à faire confiance aux capacités de quelqu'un d'autre. Il ne laisse généralement personne s'approcher de lui, préférant faire des missions en solo même si elles semblent suicidaires. Plus d'une fois il s'est retrouvé dans une mauvaise passe, avec la cargaison qu'il a dû défendre entre les mains de bandits, et devant s'excuser auprès de ses clients pour un travail mal fait. Mais, tout cela afin de ne pas avoir à interagir avec qui que ce soit. Bien que cela signifie que personne ne sera là pour lui non plus.

Les sourcils froncés, agité et constamment en alerte, Jan est toujours à bout de nerfs, même si personne ne pourrait le dire à son expression. Beaucoup pourraient lui attribuer un caractère maussade et difficile à comprendre, mais c'est parce qu'ils n'ont pas pris la peine d'échanger  deux mots avec lui. Il suffit de l'observer un moment pour voir à quel point ses yeux sont conscients de tout ce qui se passe autour de lui, et, de la même manière, pour comprendre que sa manière d'être gentil ne se retrouve pas non plus dans les mots. Un verre plein d'eau pour un promeneur au bord de l'évanouissement, une chaise à l'écart d'un aveugle, deux pièces cachées sous le verre d'un clochard alors qu'elle ne regardait pas. Qui a des yeux pour observer et de la patience pour cela, peut comprendre le type de personnage de Jan : il faut lui permettre de s'approcher, ne pas le forcer à supporter la présence de qui que ce soit. Tel un animal sauvage que l'on peut apprivoiser avec bienveillance, une partie de Jan rejette encore plus fortement la gentillesse des gens qui l'entourent.


- C'est un excellent cuisinier, car il a dû apprendre à survivre seul. Il sait utiliser peu d'ingrédients pour créer un bon ragoût, mais il a une main horrible pour cuisiner du poisson.
- Alors qu'il était au monastère de Garreg Mach, une de ses missions consistait à protéger un jeune prêtre local, avec qui il s'est lié d'amitié malgré leurs différences de caractère. Après avoir perdu la mémoire, son nom est la seule chose dont il semble se souvenir, et il pense avoir l'intuition que ce prêtre a la clé pour expliquer pourquoi il ne peut pas récupérer ses souvenirs. De contrat en contrat, il guérit en le cherchant.
- Il souffre de migraines et de cauchemars constants la nuit. Il sait que c'est lié à des souvenirs dont il ne se souviens pas, mais il ne peut pas se reposer plus de quelques heures chaque nuit. Pour cette raison, il transporte toujours un médicament spécial pour rester éveillé, car tout type de substance pour le faire dormir ne fait que lui causer des rêves plus terribles.
- Il fait 1,93 m


Artists credit: Kozaki Yusuke & Kazuomi (Tukima)