A tout juste vingt-six ans, ce fils de la bourgeoisie Adrestienne avait déjà vu du pays. Alester avait d'abord souhaité épouser la carrière de soldat, mais sa frêle stature et sa santé fragile devinrent rapidement des barrières insurmontables. Il décida donc d'épouser le métier de prêtre itinérant - il passa ensuite le plus clair de ses jeunes années à se faire kidnapper par des brigands qui en avaient après la fortune de son père. Pour la sécurité de son fils et celle de ses finances, il décidé de l'envoyer étudier à Garreg Mach, où il serait au moins protégé par les chevaliers de Seiros.
Il y officia en tant que prêtre durant ses jeunes années. Il vit l'Impératrice ainsi que les autres nobles défiler à l'Académie des Officiers, faisant quasiment partie des murs.

Tous s'accordaient à dire qu'Alester était l'incarnation de ce que devrait être un fidèle de Seiros. Dévoué, pieux, on ne pouvait douter de la pureté de son coeur. Beaucoup préféraient confier leurs secrets au jeune prêtre, car ils pouvaient trouver en lui une oreille attentive et bienveillante. Ces qualités compensaient largement son inaptitude au combat, ainsi que son manque de sens pratique. Le reste des moines l'avaient quasiment adopté, et Alester se plaisait au Monastère, où il comptait bien couler le reste de ses jours dans la prière et le recueillement.

Malheureusement, la guerre arriva, et signa l'arrêt de mort de la vie paisible d'Alester. L'Impératrice, qu'il idolâtrait, assassina l'Archevêque Rhéa dans une trahison qui marqua l'Histoire. Le chaos qui s'ensuivit plongea l'Eglise de Seiros et Garreg Mach dans un chaos sans précédent. Des affrontements prirent place, au Monastère et ailleurs, et bon gré, mal gré, il fut obligé d'y participer, s'occupant des blessés sur le front.

Avec la plupart des prêtres et religieux mis en déroute par la trahison d'Edelgard et le décès de l'archevêque, Alester dût endosser plus de responsabilités au Monastère, remettant sur pied les blessés et le peu qui restait d'une institution mourante. Il se démarqua par sa dévotion et bien vite, le jeune prêtre se rendit indispensable à Garreg Mach.
C'était la loyauté envers son ordre qui le faisait rester, mais également la terreur de revenir à Enbarr auprès de son père après avoir choisi le côté de l'Eglise au lieu de celui de l'Empire. Il savait ce qui l'attendait s'il revenait. Il se ferait enrôler dans l'armée, comme la plupart des jeunes hommes valides de son âge, et ne reviendrait plus jamais. Il avait vu les champs de bataille en tant que mage de soin, et les atrocités qu'il soignait jour après jour le convainquaient de ne jamais se trouver de l'autre côté.

Les mois passèrent, et avec eux, ce qui avait fait l'innocence d'Alester s'éroda quelque peu. La situation de l'Eglise et le sort de l'Archevêque avaient été un coup dur pour ses convictions. Et que penser des problèmes de l'Eglise ? Même s'il n'approuverait jamais ses méthodes, au grand jamais, il devait admettre qu'il y avait un fond de vérité dans ses paroles. Il fallait réformer l'église de Seiros, mais il se gardait bien de le dire à voix haute. Et puis, il ne pouvait se résoudre à retourner à Enbarr et abandonner les fidèles de Garreg Mach.

Avec la disparition de beaucoup des hommes d'église et religieux, Alester gravit les échelons de façon surprenante. Désormais, tout le monde connaissait le prêtre bienveillant à Garreg Mach, et il était une figure qui inspirait l'espoir, ainsi qu'une potentielle marionnette idéale pour certains.
Un jour, on l'approcha avec une proposition, une requête. L'un des Cardinaux venait de décéder et on lui proposa de prendre sa place. En ce moment critique pour l'église, il fallait que celle-ci évolue pour éviter sa perte. Qui d'autre que celui qui avait autant fait pour le monastère, et que certains surnommaient l'Immaculé grâce à sa figure angélique et ses yeux bienveillants, pour fédérer les fidèles sous une nouvelle image, plus jeune et plus dynamique ? Ses origines Adrestiennes étaient controversées, mais quiconque connaissait Alester savait qu'il était bien trop naïf et simple pour jouer un double jeu.
Aux yeux des fidèles de Seiros, qui cherchaient désespérément à ce que l'église les guide, il était une figure rassurante. Il était aussi une marionnette parfaite : obéissant, manipulable.

L'ascension religieuse d'Alester coïncidait à merveille avec la trève signée par l'Impératrice. En tant que nouveau Cardinal, et Adrestien, il était tout naturel que ce soit lui qui soit envoyé représenter les intérêts d'une église agonisante.
Alester, lui, restait béat et ignorant des implications politiques de son haut rang. Il était convaincu qu'on l'avait élu Cardinal grâce à ses vertus et sa dévotion à la Déesse.
Malheureusement pour lui, la vérité était bien plus dure, et ne pourrait être apaisée par une prière, cette fois-ci.

Alester est un homme saint. Sa bonté se lit presque immédiatement sur son visage, ses gestes sont doux et mesurés, en bref, c'est quelqu'un à qui on donnerait Seiros sans confession. Bienveillant et un brin naïf, il tente d'incarner le meilleur des principes de l'église de Seiros. Sa pusillanimité et sa grande maladresse persistent, mais il sait les cacher aux yeux du public.

Ce n'est pas un grand courageux, il sait dire "Au secours !" dans plusieurs langues par habitude. Ayant passé ses jeunes années à se faire kidnapper par divers bandits, il sait maintenant très bien reconnaître lorsqu'une situation sent le roussi pour lui.

Il a la force d'une moule et ses bras ne lui servent guère qu'à soulever les livres poussiéreux de la bibliothèque. Il a acquis un peu d'endurance avec les années, et peut courir rapidement pour échapper à des poursuivants, mais cela s'arrête là. Non, les véritables talents d'Alester résident dans ses pouvoirs de guérison et de magie blanche. Studieux et rigoureux, c'est un mage confirmé, qui sait garder son sang-froid quand il s'agit de sauver des vies.

Il pense qu'il n'y a pas besoin de suivre les préceptes de l'église de Seiros à la lettre pour être un bon croyant. L'important, c'est la foi en la Déesse, et vivre sa vie honnêtement. Pour lui, l'église est comme une seconde famille, qui l'a recueilli et mis à l'abri des attentes trop élevées de ses pairs dès le plus jeune âge. La religion est comme un refuge pour lui, bien qu'il ne s'en rende pas entièrement compte. Il est conscient d'une partie des problèmes liés à l'église, mais fait l'autruche pour le reste. En attendant, il consacre son temps à répandre la parole de Seiros et rassurer les fidèles. Contrairement à beaucoup de ses pairs, Alester ne s'accroche pas aux siècles passés, par égard pour l'avenir.

- C'est un grand romantique, mais sa dévotion à l'église et ses responsabilités ne lui ont jamais permis de pleinement explorer d'autres aspects de sa vie - amicaux ou amoureux.
- Il a une excellente mémoire. Il se souvient de chacune des personnes qu'il rencontre - leur visage, quelques détails les concernant...
- Il fait un mètre soixante dix-huit.