-Seul le temps qui passe me plonge dans une nostalgie méditative, tel un songe dans lequel on se noie, dont-on pourrait que douter de son existence propre en le regardant depuis la surface. Lysithea

§Il n'y aurait plus de grand souvenir que celui-ci, bibelot du passé, vestige des méandres de son esprit, et pourtant la promesse d'un avenir marque pour Lysithéa un bonheur existentielle, mainte fois recherché et toujours qui semble s'extraire à sa portée. Elle passe son temps à courir après le temps perdu, ne vivant pas pour demain, le sommeil lui semble un supplice, la fatigue l'exaspère, le coucher de soleil la désespère. Combien de fois a t-elle pensé à s'enfuir? Jamais! Elle est de ces personnes qui n'aime pas reculer : le chemin le plus court est toujours le meilleur, les tracas et les interrogations obstruant son avancée seront pour une autre vie.  

§La convoitise de certains et le mépris de la vie fait d'elle une rose blanche, dissemblable de ces paires, singulière et pourtant en voie d'extinction, à croire que même les divinités n'accordent pas l'once d'une vie meilleure à ceux qui ont perdu la leur. Renforcée par des épines pour mieux se défendre dans ce jardin couleur rougeâtre, elle voit en ces géantes rouges qui l'entourent que des façons et des manières qui n'ont pour but que de la rabaisser.
Paraît-elle à ce point si fragile? Elle montre pourtant par des capacités d'apprentissage nettement au-dessus de la moyenne, qu'elle n'est pas à sous-estimer, mais au lieu de se rapprocher des autres, elle creuse un fossé toujours plus grand envers ceux qui cherchent à l'aimer.

§-Derdriu, à l'opposée de son domaine, s'y rendre en temps de guerre aurait été suicidaire, même si elle ne manque pas de talents magiques, elle n'est pas taillée pour les grandes batailles et préfère toujours agir avec une portée non négligeable de celle de ses ennemis ; couplé à cela la défense de la frontière, elle préférait être auprès des hommes et des femmes qui soutenaient la maison Ordelia pour qu'elle ne s'écroule pas et tombe aux mains de l'Empire. Outre cela, le voyage se fit en calèche, et ce dernier ne fut pas des plus agréable, trop de petits cailloux ont secoué la diligence de façon grossière,  empêchant quiconque à son bord de lire ou même de prendre le thé, au risque et à aux périls de tout renverser. La fille Ordelia préfère donc, passer sa tête par l'ouverture de la fenêtre pour y admirer les paysages qui défilent au gré de l'avancée des chevaux, et ressentir l'air frais et matinal qui à ces rares occasions n'est pas l'odeur nauséabonde et putride de cadavres humains du temps de la guerre.

§Arrivé à bon port, elle laisse ses parents en chemin, ces derniers doivent rejoindre des amis de longues dates, eux aussi ne sont pas vu depuis que la guerre a commencé. Lysi, ordonne à son cochet de le conduire immédiatement à son lieu de rendez-vous, elle sent comme une appréhension à l'idée de le revoir, elle ne plus le considérer comme le délégué de leurs classes d'antan, ce n'était certes pas si loin, mais pourtant cela semblait déjà une éternité. Dans ses mains devenues moites, la missive qui lui permettait d'obtenir cette audience, jamais elle n'aurait pensé qu'on lui dressait un mur entre elle et ce jeune homme qui semble toujours avoir une idée derrière la tête, Claude....cela ne l'a jamais étonné le jour où elle a appris qu'il avait pris la tête de l'Alliance, certains de ses proches sujets au nouveau leader de l'Alliance pourront peut-être penser qu'elle ne vient que pour ça...
C'est peut-être ça qui la pèse le plus, ceux que les autres pensent d'elle, elle s'en fiche, pour autant elle n'a jamais aimé décevoir ses camarades.
L'échéance approche, au moment où les dires du cochet annonce qu'ils sont en approche du domaine, le son des sabots de chevaux lui trottent dans la tête comme la minuterie du montre à gousset.

-Nous y sommes, mademoiselle! Mmh ... J'ai l'honneur d'annoncer Mademoiselle Von Ordelia, fille du comte Ordelia.
Elle y est, descendre est une étape aisée, affronter le gardien de l'entrée en est une autre plus ardue. Quel toupet! Où a t-il eu son uniforme celui-là? Elle n'est plus une gamine malgré un élixir de jeunesse revisitée qui lui donne un teint toujours très enfantin, Lysithéa outrée, tend la missive qui ne semble pas faire changer d'avis le cerberus du domaine, qui lui demande le temps d'aller rapporter cette affaire à son maître.

-Si vous saviez, je déteste perdre mon temps, mais faites-donc, et qu'on vous prive de bonbons pour ce manque de tact.
allez savoir pourquoi la magicienne considère cette punition comme l'ultime menace qui n'a le don que de faire sourire le garde.

Lysithéa se sent bien peu à l'aise, elle qui avait fait des efforts pour mettre la robe confectionnée par la maison Ordelia pour la capitale et les hautes instances, elle ouvre son ombrelle pour cacher ses rougeurs, et manque de faire les cents pas, heureusement le cochet fait diversion pour tenter d'apaiser les craintes de la jeune femme. Finalement, quand les portes s'ouvrent enfin, après ce qui lui semble une éternité (oui c'est à peine exagérée) le cochet est totalement épuisé, mais puisse dans son énergie pour se redresser et s'incliner devant le chef de l'Alliance. Claude parait saillant dans son uniforme du chef de l'Alliance, et son visage d'adolescent laisse place à celui d'un beau jeune homme dans la fleur de l'âge.

-Vos excuses n'y changent rien vous savez, ravie de vous revoir messire le duc Von Riegan et chef de l'Alliance. ; elle s'inclina en une belle révérence pour effectuer un sans fautes, faire attendre une dame n'est pas très gentleman jugea t-elle prestement, mais elle qui avait tourné cent fois cette rencontre dans sa tête, elle était plutôt satisfaite que cela soit Claude qui soit dans une mauvaise situation. Elle avait d'ailleurs fait exprès de le désigner par son titre, plutôt que par son prénom, pour lui faire comprendre subtilement sa pensée. Il n'y a des choses qui ne changent pas!

-Vous êtes devenu quelqu'un d'important, et je tenais à vous féliciter en personne, j'aurais presque pu dire que vous m'aviez manqué,
et que je souhaitais vous revoir le plus tôt possible, mais si je vous importune, je peux repasser dans l'après-midi. ; pour cela elle n'avait pas changé toujours, franche, tranchante et honnête, et vu qu'elle gérée pas son angoisse, elle préférait se montrer sûr d'elle, quitte à oblitérer les derniers paroles de Claude.

Loin des yeux, loin du cœur. Lysithéa craignait que ce jeune homme qui lui faisait face n'avait plus rien n'avoir avec le Claude qu'elle avait connu, malgré cette étincelle dans le regard, est-ce qu'elle représentait toujours quelqu'un dans le cœur de Claude ou était devenue étrangère à ses yeux? L'angoisse de n'être plus qu'un fantôme, était ce qui terrorisait l'enfant du temps.  

Spoil! :

@Claude von Riegan

Codage par Libella sur Graphiorum

Le temps, elle lui en laisse, ne souhaitant pas attiser le semblant de rivalité qui s'opère par les années ayant été d'une injustice fortuite, elle s'écarte des mondanités communes chez les oisives gens à laquelle elle n'a jamais attaché une importance quelconque et qu'elle n'a déjà que trop supporté, elle n'est ni acariâtre ni revancharde, elle ne souhaite juste pas être vu comme une proie facile, tel un enfant auquel on tendrait une sucrerie (même si dans son cas...bref, passons je vous prie)

Elle se laisse donc prendre, cueillir comme une fleur par le maître des lieux qui mène déjà la danse. Elle suppose qu'après tout ce temps passé, il aime toujours autant mener la barque même si les vents soufflent de bien de curieuses manières. Lysithéa n'est plus une enfant qu'on tient par la main, elle apprécie donc le temps qui conviendra à sa personne, porté par le poids d'un esprit taquin souvent à ses dépens mais qu'il semble au fond la considérer comme ce qu'elle veut paraître, et ce malgré son mètre soixante qui lui donne une taille d'enfant.

Les quelques pas la ramène à ses interrogations fugaces...

Les fantômes du passé, obscurcissent parfois son jugement, elle nourrie la magie de l'ombre d'une amertume qui la dépeint dans tout son être, elle ne cherche qu'une lumière vengeresse qui pourrait faire tomber les masques de ceux qui errent dans les ombres. Mais de tout à chacun qui peuplent Fodlàn, les ambitions des uns ne sont pas forcément les autres, quid juris avec cette guerre fratricide entre Fodlàniens, à qui profite vraiment le crime? La hache d'une Impératrice écarlate, vacille pour que la lame de son arme devienne la pointe de sa plume? Est-ce d'une même main que Claude a signé ce pacte? Point de réponses à ceux qui ne sont pas sur le piédestal des hauts cerfs dirigeants. Point de reproches pour autant.

Au moindre de l'acte des bonnes paroles, elle s'extraie des méandres d'un esprit bien tourmenté,
elle cherche la clef de son propre labyrinthe, mais pour l'heure elle se tient devant ou plutôt aux côtés de celui qui pourrait tant lui apporter, pour autant, Claude reste pour elle une énigme peut-être plus complexe que tout le reste, il pourrait perçu comme un grand frère, le problème c'est qu'il perce plus de voiles de mystères qu'elle même ne pourrait le faire pour lui. Tout cela entraîne pour elle une sorte de frein, qui la bloque dans une enfance qu'elle souhaite dépassée, et de l'image qu'elle souhaite transmettre.

"Claude..." , un flash back du passé l'aide à ne plus se sentir si éloigné de cette personne qu'elle a côtoyé, pour autant la regarder dans les yeux est encore trop difficile sur le moment. A l'intérieur elle s'attriste, avant que ses yeux ne larmoient, elle chamboule d'une trêve l'absence...

Elle se tourne vers l'être destiné, en laissant tombé cette fiche ombrelle qui lui cache le portrait de son, oui elle ose le penser à présent, elle ose même l'appeler ainsi, un ami. Un ami cher.

"J'ai eu si peur de vous perdre tous, mes amis. Et pourtant voyez comme on se retrouve. Peu importe ce que m'aurait coûté ce voyage, je serais venue. Je tiens à refaire partie de votre vie ... si vous consentez à refaire partie de la mienne."

Elle cherche de l'assurance dans un courage insoupçonné, de ses petits poings elle s'encourage pour parler.

"Je me suis toujours mis la pression à savoir ce qu'on pourrait attendre de moi, je me suis toujours dis que mes parents se feraient moins de soucis si on me voyait comme quelqu'un de forte, et je pense que j'ai toujours voulu vous le prouvez à vous aussi, à la classe des Cerfs d'or en particulier... Je ne veux plus vous perdre, plus jamais.

@Claude von Riegan

Codage par Libella sur Graphiorum

Elle en avait trop dit? Vu que le doute n'était plus permis depuis bien longtemps, disons que cela pourrait passer outre, mais était-ce mature de laisser ainsi  tomber le voile de ses pensées? L'ancienne Lysithéa se saurait posée moins de question, la sagesse se corrolaire t-elle avec le fil des années qui passent? Elle ne regrettait pourtant pas cette soudaine confession, c'était un leste en moins sur son cœur, elle qui porte sans cesse une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, elle ne pouvait mentalement endurée indéfiniment une telle épreuve...

Elle choque néanmoins son interlocuteur, peut-être plus habitué à des discours construits, elle avait pourtant imaginé cette discussion des centaines de fois, la jeune fille de l'Académie  d'autrefois ne se remettait rarement en question, et c'est ainsi qu'elle avançait... SEULE! C'est quand elle a commencé à s'ouvrir aux autres, que Lysithéa s'est rendu compte qu'elle éprouvait des remords, allant jusqu'à s'excuser auprès d'un don juan à l'époque. Elle a cessé de toujours chercher la faute chez les autres...

-"Je ne cherchais pas à vous choquez, mais j'apprécie votre sollicitude à mon égard (elle regarde notamment son ombrelle) ... aussi fortement que celle des autres, il me tarde de les recroiser."

Lysithéa chérit ses liens, le premier pour lequel elle a tout donné : ses parents. Sa famille, comprenant également de nombreux frères et sœurs n'ayant pas eu sa chance, et dont elle se considère comme leur grande sœur. Ces jeunes âmes disparues , ​n'ont jamais hanté ses rêves, les meilleurs fantômes qu'on puissent rêver, mais peut-être est-ce parce que Lysithéa s'enfuit à la moindre mention du paranormal, une phobie dont le passage à l'âge adulte n'a pas guérie et dont elle s'éprend toujours, surtout quand on lui rappelle que ces histoires remplies de croque-mitaines ne sont là que pour terroriser les enfants. Mais...

"Quand on a déjà vu la mort, l'extralucide connection avec l'au-delà parait être un cauchemar éveillé, revoir ceux dont on tant espéré qu'ils ne nous veulent pas...parce que si dans  notre cœur bat la mélodie de la vie, dans le leurs cela fait bien longtemps qu'il n'y a plus aucun son"  

-Un trésor... le seul et l'unique qui lui reste...  "Mes parents ont toujours eu mon plus haut estime et mon amour inconsidérable, ceux sont des parents extraordinaires, j'ai compris avec eux à quel point des amis pouvaient également s'inscrire dedans. On formait un groupe plutôt soudé à l'époque pas vrai? Même les aversions de Lorenz à votre égard semblait en partie moindre..." elle se tue soudainement, car n'ayant pas participé assez assidument à la politique pendant la guerre, elle ignore si finalement les Gloucester n'étaient pas de ceux voulant s'accorder les faveurs de l'Empire. Elle ne parlera pas pour lui, il est assez grand non ? Il veut savoir quelle place occupe Lysithéa, légitime pour un dirigeant, il va sans dire qu'elle ne restera pas en retrait, elle ne se contentera pas d'être un fantôme.

"Vous pouvez toujours compté sur moi, si vos desseins sont de repousser l'envahisseur. Je nourris aussi la flamme d'espérer qu'on puisse anéantir....(moment d'hésitation)  ce qui semble être un nouvel ennemi se tapissant dans l'ombre aux projets assez belliqueux et délétère pour avoir stoppé l'Impératrice. Une menace plane pour les peuples des trois nations... mais aussi par-delà les frontières. ..  Souvenez-nous que notre passé tout comme notre futur s'inscrit avec eux, enfin ce n'est pas à vous que je l'apprendrai bien sûr.... Néanmoins je crains que cette soudaine trêve ne soit le signe avant coureur d'une terrible épreuve pour nous tous..... Quant à l'avenir de l'Alliance, (soupir) il faudrait déjà que... non, ce n'est pas à moi de vous dire ça"

Etait-elle la mieux placée pour ? Probablement pas ! Il y en avait une qui avait plus d'histoire ! Le majordome corbeaux de dame Edelgard devait avoir faire preuve de dévotion pour l'a protéger sachant quel mal s'était emparé d'elle, et comme tout mal, il profite d'un désir mille fois recherché, et vous le fait convoiter par des murmures sataniques. La dame écarlate voulait un monde plus égalitaire pour tous, sans emblème pour différencier les gens et sans église pour les gouverner. Mais dans le désir d'un acte liberticide, son étendard laisse des sillons de flammes : les flammes d'une guerre.

Pour l'instant Claude ne pourrait comprendre cela, c'est pourquoi Lysithéa baisse la tête et se tortille les doigts en secret quand le leader des Cerfs prononcent ces mots "Ce n'est pas le temps qui nous manque pour discuter. Pas besoin de se précipiter."

Il avait raison, autant mettre un pied devant l'autre et avancer plutôt que faire un pas pour reculer de trois, elle hoche la tête pour acquiescer ces dires, autant le laisser croire à ses rêves après tout. Elle suit son meneur comme à l'époque, elle ne sait qu'une seule chose aujourd'hui, ses ambitions ne pourront pas être atteints seuls, mais elle se demande si elle peut miser ses espoirs sur ce garçon, pardon cet homme! Comment régler cette situation, encore une guerre? Qui devra tomber pour avoir la paix?

-"Puis-je m'avancer en vous demandant de l'eau? " trop d'émotions dans sa voix l'a fait souffrir au niveau de la gorge, mais Lysithéa fait mine d'avoir juste soif à cause de la chaleur.

Elle est venue pour l'aider et non l'inverse. Mais elle doit faire attention à ses dires, Claude a besoin de devenir un diplomate, chef d'armée et leader de l'Alliance, trop d'informations nuerait son jugement.

Chaque chose en son temps... et demain sera un autre jour...

@Claude von Riegan

Codage par Libella sur Graphiorum