Sujet: The thracian • B A L T H U S    Dim 30 Mai - 22:36

Elle avait réussi à se faire une place à l’arrière d’une charrette de foin qu’un paysan devait livrer rapidement à son frère – ou son cousin ? Cassandra n’avait pas écouté entièrement son histoire – et l’idée de ne plus avoir à marcher péniblement durant de longues heures durant pour parvenir jusqu’aux montagnes à traverser lui était douce au cœur.

Weils, la tête sur les genoux de sa maîtresse, était une bouillotte vivante, rassurante parmi cette dérive qu’elle s’était elle-même imposée. L’adrestienne se laissa même aller à s’affaler un peu sur le foin et dormir. Après tout, il ne pouvait rien lui arriver de grave, puisqu’elle n’était pas seule, pas vrai ?

Trop présomptueuse de son sort, pour ne pas changer, c’est bien nauséeuse qu’elle s’éveilla lorsque la charrette s’arrêta brusquement. En se penchant sur le côté, Cassandra vit que l’homme faisait boire ses bêtes à une rivière vive. D’abord paré d’un sourire, son visage se fit aimable pour quémander des informations qui auraient, normalement, dues faire office d’os à ronger pour le chien de sa patience.

« Monsieur ! Excusez-moi, nous sommes bientôt arrivés du côté de Daphnel ? Ou de Derdiu ? »

Le paysan la regarda, comme goguenard et se mit à rire.

« Mais ma petite dame ! Vous avez dormi presque une journée entière ! Derdiu, on l’a dépassé hier et comme vous dormiez bien bah.. j’pas osé vous réveiller moi. »

Son sang se figea dans ses veines, l’espace d’une seconde. Derdiu, dépassée ?! Oh non, c’était catastrophique ! Le paysan lui apprit alors que son frère vivait aux confins du Comté d’Edmund et qu’il pouvait l’amener jusque là-bas. Mais Cassandra ne voulait pas s’enfoncer davantage vers une direction inexacte. Elle devait rejoindre rapidement un point d’entrée en Faerghus.

Remerciant le paysan, Cassandra sauta de la carriole et sentit son ventre s’échauffer à la sensation de faim. Il est vrai qu’elle n’avait que très peu dormie les nuits précédentes, de par les angoisses qui l’avaient enquilosée. Mais tout de même… Dormir presque une journée ? Elle exagérait ! Ses jambes lui donnaient l’impression d’être du coton, sensation qu’elle n’appréciait guère.

Weils vint lécher la main de sa maîtresse qui ne sut quoi lui répondre. « Eh oui Weils, on est perdus, je crois… »

Mais la bête ne resta pas statique puisqu’à la vue d’un écureuil non loin, elle se jeta à sa poursuite, ne donnant aucun répit à la Hartverg. « Weils ! Non ! Reviens ! » Et la voici sur une route complètement inconnue et à la poursuite de son animal de compagnie.

Quelle vie que celle d’une fiancée en fuite…

Sujet: Re: The thracian • B A L T H U S    Lun 31 Mai - 22:49

Cours Cassandra, cours à s’en enflammer les poumons. Fort heureusement que ces derniers n’étaient pas eux aussi frapper d’affliction – elle se souvenait d’un adepte de Garreg Mach qui avait bien de la peine à maîtriser ses crises respiratoires et cela semblait au moins aussi pénible que la faiblesse de son sang – ou elle n’aurait probablement pas survécu plus d’une heure hors de la chapelle qu’elle avait fuie de toute ses forces, toute son âme.

Couverte de poussière alors qu’elle traverse un buisson, quelle n’est pas sa surprise de croiser le chemin d’un homme fort grand et visiblement tout bâti en muscles – le genre qui pourrait casser un mur à mains nues s’il le voulait. Bon sang, mais auprès de qui Weils avait-il été se perdre, encore ?! Cassandra trépigne d’un pied sur l’autre, s’élance maladroitement en direction de l’inconnu.

« B-Bonjour à vous. » Elle prononce tout cela avec un guindé qui lui colle encore beaucoup trop à la peau. Pourtant Cassandra n’est qu’envie d’apprentissage. Quel est meilleur instructeur qu’une personne totalement différente de soi ? La jeune adrestienne se dit que dans le pire des cas, elle pourra toujours lui électriser la barbe s’il essaie d’en faire trop.

Enfin, elle se plaît à le penser, au moins.

Son souffle reprit, elle tâche de comprendre à qui elle a affaire, visiblement. Un sourire en coin barre sa joue gauche tandis qu’il exprime le sursis d’un pauvre écureuil passé non loin de la gueule de Weils. Vraiment, celui-là… La main de la Hartverg vient gratter le sommet du crâne de sa bête qui apprécie le geste. Et voilà que le dénommé Balthus, en plus de souligner sa fatigue évidente - malédiction, cela se voyait-il tant que ça ? -, lui propose de boire de l’eau fraîche.

La gorge de Cassandra paraît réaliser combien elle n’a pas été hydratée depuis longtemps. Elle déglutit et jette un coup d’œil à Weils qui paraît confiant. Bon, elle se décida à approcher. « Merci… Je… Ne dirais pas non à un peu d’eau, en effet. » C’est à elle de se présenter maintenant. « Je m’appelle Cassandra Magnolia Thelma Assfrid von Hartverg. » dit-elle avec la révérence de circonstances.

Et elle se rend compte de sa bêtise, tâches de corriger cela au plus vite. « Euh… Oubliez. Cassie, ce sera très bien. » Autant parer au plus urgent.

Sujet: Re: The thracian • B A L T H U S    Sam 5 Juin - 23:40

Cassandra est prise entre plusieurs constats et aucun ne parvient à lui plaire clairement. Le premier est qu’elle est dans un état déplorable, ce qui n’est en rien apparence à montrer devant une tierce personne, homme ou femme. Elle était née noble, bon sang ! Elle devait faire bonne figure et montrer même au plus grand des gueux qu’elle était l’élite de demain… Mais sincèrement, elle ne doutait, maintenant, avec cette maudite situation. Le second constat la remua jusqu’aux tripes… Mais ce rustre n’avait donc aucune éducation ?! Cassandra allait pour imploser mais elle préféra se pincer les lèvres.

Elle n’était pas en position de faire un commentaire à ce propos, cela aurait cruellement manqué d’élégance et elle avait déjà suffisamment nourrit son compteur négatif à ce sujet pour aujourd’hui. A voir l’homme –Balthus ? Balthie ? – se gausser devant elle, elle imagina un instant qu’il pouvait être un dangereux criminel près à tout pour un petit sac d’écus, quitte à livrer une jeune fille de bonne famille à des receleurs de première, surtout dans un contexte de guerre.

Et que lui ferait-il lorsqu’ils réaliserait que sa famille n’avait plus rien dans ses caisses pour la racheter ? Brrrh, Cassandra préféra ne pas y penser.

Toutefois, quelque chose vint contredire cette pensée funeste. Weils ne semblait pas mouffeter –autrement qu’en respirant à grandes salves de salive, prix à payer pour sa course poursuite précédente – et le calme paraissait être la seule chose pesante sur le crâne de son chien. Étrange. Weils avait toujours eut un très bon instinct et évitait de s’approcher des individus trop louche – ce qui avait naturellement éviter des tas de mésaventures à Cassandra, à n’en point douter.

Peut-être que ce Balthus n’était pas si méchant que ça, finalement ? Et puis, s’il lui proposait de l’eau et un peu de pitance pour son chien, Cassandra songe qu’elle pourra peut-être essayer de lui faire confiance. Un peu. Quitte à mettre sa belle éducation pécuniaire de côté pour l’instant. Ainsi elle vint s’assoir. « Eh bien je… merci, vous pouvez aussi me tutoyer… Euh… Tu… Tu peux aussi me tutoyer… » Elle évite son regard, trop intimidant. « Enfin, ce n’est pas comme si vou-tu avais attendu que je vo-…te donnes l’autorisation de le faire alors n’en parlons plus. »

Attendant l’eau salvatrice, elle choisit de se confier un peu. Avec un inconnu, peut-être serait-il plus facile d’agir de la sorte. « Si j’apparais si gauche dans cette grande campagne, cette normal. J’ai toujours vécu dans un château, si délabré et minuscule soit-il. Je viens de l’Empire et… si j’ignore si les « mecs »de chez moi ont le « gosier exercé » comme vou- comme tu le disais, je sais au moins qu’ils ont la conviction de suivre une cause qu’ils estiment juste. » Comme Lewis, pour ne pas le citer. Le meilleur parmi les meilleurs. Aux yeux de Cassandra, du moins. « Et puis il y a moi… Qui ait fuit un mariage arrangé car cela ne me convenait pas. »

Deux poids, deux mesures.

Sujet: Re: The thracian • B A L T H U S    Sam 14 Aoû - 21:45

C’est un sursaut qui s’empare de Cassandra lorsqu’elle entend Balthus jurer. C’est déguelasse… Oh bien sûr, elle ne recommandait pas l’usage d’un langage si châtié car sa mère-… Minute. Pourquoi pensait-elle encore à ce que sa mère pourrait en dire ou en penser alors qu’elle se trouvait au fin fond d’une forêt perdue au sein de l’Alliance ? Finalement, et si elle était la seule à se mettre encore des barrières ?

Elle déglutit un peu, écoutant la proposition de Balthus avec attention. Il avait l’air… Gentil. Impressionnant, mais gentil. Pourtant, elle risquait quelque chose, à suivre un parfait inconnu, comme ça, sans l’interroger davantage ?

Peut-être. Non, sans doute.

Mais Weils restait calme en sa présence, ce qui motiva Cassandra à accorder sa confiance. Si d’aventures elle devait avoir tort, elle ne pourrait que s’en vouloir elle-même, point final. « Je… Merci beaucoup, je… j’accepte la proposition. Toutefois… » Elle ne devait pas perdre son objectif initial de vue. « J’aimerai me rendre dans le Royaume de Faerghus rapidement par la suite, si c’était possible. Est-ce qu’à tout hasard vous… Tu saurais m’indiquer le chemin le plus rapide pour aller de ton village jusqu’à Farghus ? »

La pensée que tout se marchande lui revint brusquement en tête. « Je n’ai pas d’argent mais je peux aider aux tâches ménagères pendant quelques jours, en échange, si besoin… » Car elle était de bonne volonté et surtout prête à tout faire pour s’en sortir et avancer sur un chemin qu’elle voulait elle-même tracer. Même si cela ne la menait que vers le doute et l’incertitude, pour le moment.

Sujet: Re: The thracian • B A L T H U S    Lun 16 Aoû - 22:00

Ah, ne pas se sentir redevable… Oui, c’était étrange que l’on dise ce genre de chose à Cassandra alors même qu’elle avait appris à l’être, redevable, durant sa seule et unique année d’étude auprès de son cher frère. Voilà qu’il lui fallait oublier, le temps d’un court séjour en terre inconnue, ce que d’autres avaient essayé vaille que vaille de lui enseigner.

Bon, de toute manière, ce ne serait jamais qu’un semblant de retour à sa vie de noble, là où on ne lui demandait rien car peut-être que justement, on n’attendait rien d’elle ? Trop de pensées qui partaient dans tous les sens, Cassandra secoua la tête pour essayer de les chasser de ses réflexions. « D’accord… » Bon, au final, ce n’était pas plus mal. Avec le manque d’adresse qu’elle avait, elle aurait surtout risqué de casser des assiettes plutôt que de parvenir à les ranger correctement.

Mais ses joues prirent une teinte cramoisie lorsqu’il évoqua qu’elle devrait prendre « un peu de gras sur les os ». « Q-Q-Que… HEIN ?! » Bon et puis, elle eut un regard neuf sur son propre corps, avec ces propos-ci. « Mais, je… » Cassandra ne chercha pas à lutter. Même si elle avait eu l’occasion de se muscler lors des études à l’Académie de Garreg Mach, il est vrai que depuis lors, ses entraînements avaient tourné courts. Une fille de bonne famille, bonne à marier, ça ne se battait pas. Ça devait rester docile. Urgh, quelle pensée arriérée…

Sentant pourtant l’absence de jugement dans les paroles de Balthus, Cassandra ne put que lui emboîter le pas et lui offrir un sourire fin. Fatiguée, certes, mais présent tout de même. « Merci… Balthus. Faire confiance à une parfaite étrangère comme moi, ça demande un grand cœur et une absence de peur, j’imagine. Je pense que je t’admire. »

C’est qu’il lui en fallait peu.

Sujet: Re: The thracian • B A L T H U S    Sam 28 Aoû - 13:20

Elle s’étonna elle-même de rire à la tentative d’humour de Balthus. Il lui apparaissait de moins en moins comme un gros ours et de plus en plus comme une personne très affable, de l’ordre de ceux et celles qu’elle avait pu croiser durant son court séjour à l’Académie des Officiers. Elle apprit par ailleurs qu’il avait été là-bas, lui aussi. Ou du moins, elle présuma qu’ils parlaient de la même académie et n’eut pas la volonté de creuser davantage ce sujet.

Lorsqu’il l’interrogea sur le pourquoi du comment de sa situation, Cassandra se dit qu’elle ne perdait rien à expliquer un peu plus l’étrange imbroglio dans laquelle elle était engluée jusqu’à il n’y a pas si longtemps – même si techniquement elle n’en était toujours pas sortie et n’avait fait que retarder l’inévitable. « Eh bien… Mes parents sont des nobles désargentés. Mon père a toujours essayé de nouer des alliances pour redorer le blason de la famille, sans trop de succès. Puis est venue la guerre et surtout la fin des conflits. Des alliances sont nouées un peu partout pour s’assurer que le statu quo reste dans cet état et que les affrontements ne reprennent pas. Le meilleur moyen reste encore de conclure des mariages sur l’honneur… »

Ses pas rythment presque sa diction alors qu’elle reprend, les bras croisés sur sa poitrine. « Mon promis avait un emblème, j’imagine que c’était d’une pierre deux coups, donc. Mais je n’ai pu me résoudre à obéir finalement et… Je me suis sauvée, tout simplement. » Elle avait fui avec le peu d’énergie qu’elle avait et la voilà bien perdue, désormais. « Ce n’est pas très glorieux, dit comme ça… »

Spoiler: