HISTOIRE
Une naissance dans l'ombre...
Il est de ceux dont la naissance est un événement qui amène festivités, joie et plaisir en tout genre. D'autres encore naissent sans être vraiment attendus, ou étant redoutés du fait de possibles menaces quant à une filiation du pouvoir qui pourrait être remise en cause. Balder lui, naquit presque dans l'indifférence la plus totale le 23ème jour de la lune des chapelets 1154. Il ne fut pas célébré, bien que son entourage fit mine de se satisfaire de son arrivée. Second fils, ses prétentions à la succession étaient minces et dépourvu d'emblème, l'intérêt qu'on lui porta fut tout relatif. Il vécut ainsi une enfance linéaire, rythmée par les leçons de diplomatie, de géographie et d'histoire qui passionnaient autant son âme que son esprit. Sa curiosité prenait rapidement le pas et bientôt il ne put se satisfaire de ces simples enseignements. La plupart de son temps était voué à l'étude des légendes, des croyances, des divers questionnements ou encore des stratégies militaires qui avaient marqué l'histoire. Sur ce dernier point, il n'y voyait néanmoins qu'un intérêt limité, préférant de loin se reposer sur ce qui avait construit Fodlan plutôt que ce qui l'avait menacé.
La magie au centre d'une vie
Sa soif d'apprendre fut par ailleurs comblée par le positionnement géographique de sa lignée. La famille Aeser vivant près d'Ordelia dans le sud de l'alliance, il fut rapidement marqué par les influences adrestiennes de l'empire. Il lui arriva de nombreuses fois de se prêter à quelques aller-retours qui eurent pour effet de faire déteindre sur lui les us et coutumes du pays voisin. Ainsi, marqué par les deux cultures, il se construisit un bagage intellectuel si riche que l'ensemble de ses proches ne purent faire autrement que l'estimer à sa juste valeur malgré son jeune âge. L’enfant trouvait déjà que le métissage de ces cultures avait de quoi combler tous les plus férus esprits. Tant d'histoire se recoupaient, s'entremêlaient dans des branchages aussi complexes qu'exceptionnels. Il se nourrissait des ressources adrestiennes autant que de celle de l'Alliance. Devant ce constat limpide, ses parents décidèrent de nourrir cette soif en accentuant les leçons qu'il put recevoir tout en les agrémentant de quelques maniements d'armes diverses. Balder dut vite se rendre à l'évidence, ces dernières se plaisaient autant dans ses mains qu'un livre dans celles d'un aveugle. Ses talents martiaux étant limités, la famille Aeser décida d'un compromis en lui faisant intégrer l'école de magie de Fhirdiad pour ses 12 ans. Cet échange put se faire dès lors que le noble avait su convaincre quelques prestigieux invités des bénéfices qu’ils pourraient tirés d’un tel esprit. Ces derniers avaient alors opté pour la solution de recevoir quelques étudiants du Royaume dans le but de leur apprendre les rudiments de quelques arts. Balder ne chercha pas à en savoir plus, aveuglé par la chance qui lui était offerte. C'est dans ce contexte qu'il se révéla particulièrement doué dans le maniement de la magie, agrémentant ses professeurs de quelques prouesses qui restèrent longtemps dans les annales de ce lieu si réputé. Il y passa donc deux ans, avant de faire une courte pause après son premier diplôme durant laquelle il regagna son foyer et eut l'occasion d'assister au mariage de son frère avec une noble adrestienne. Cette nouvelle avait eut le mérite de le ravir au plus haut point tant il appréciait l'idée que le mélange des cultures et des traditions se traduisent par une union de sentiments. Après de longues festivités dans les deux pays, il s'adonna au dur labeur de façonner sa magie, s'entraînant ardemment pour pouvoir obtenir son second diplôme dès lors que ses quinze années frapperaient à la porte du temps.
Lors de cette parenthèse, Balder ayant grandi, il fut confronté aux premières situations qui lui demandèrent d’user de son bon sens autrement que pour son seul plaisir. En effet sa magie fut à l’origine de quelques dégâts qu’il passa vite sous silence à l’aide d’une palanquée d’habiles mensonges. Par ailleurs il fut même contraint de couvrir son frère aux mœurs visiblement frivoles en inventant de rocambolesques excuses qui lui sauvèrent la mise à plus d’une prise. C’est notamment ces trop régulières situations qui l’amenèrent à conclure qu’un bon mensonge et un soupçon de manipulation valait bien l’épanouissement de ses proches.
Les trois années qui suivirent à l’école de magie furent aussi difficiles que plaisantes. Les élèves étaient tous brillants et Balder, bien qu’étant dans le haut du panier, devait se résoudre à constater qu’il n’était plus le seul à posséder un talent remarquable. Il apprit donc à composer avec cette sensation de se fondre dans la masse, à ne plus être celui qu’on remarque. Il fréquenta quelques élèves possédant des emblèmes et dut reconnaître ressentir une pointe de jalousie de ne pas avoir été choisi par la déesse. Il s’était toujours pensé au dessus du lot et se retour à la réalité fut une épreuve psychologique qu’il mit du temps à surmonter. Hormis ces douloureuses constatations c’est notamment durant ces trois années qu’il fit la connaissance de Génia, une noble du royaume moyennement douée dans l’étude de la magie de la foi mais hautement plus habile dans l’art de la séduction. Du haut de ses 14 ans il ne put lutter face à son aînée lorsque cette dernière lui montra un intérêt pleinement assumé. De compliments en effleurement, Balder succomba et se fit un plaisir d’exécuter les devoirs ou les corvées de la manipulatrice. Une fois le diplôme en poche, celle-ci disparue sans un mot, laissant le cœur vide de l’étranger. Il n’apprit que quelques semaines plus tard que tout ceci n’avait été que manipulation dans le but d’obtenir un diplôme loin d’être mérité. Dès lors, la fin de son cursus devint simple formalité, le jeune homme ne prêtant que peu attention aux autres élèves. Il eut l'habitude de percevoir quelques railleries mais n'y prêta que peu d'importance. C'est ainsi que diplôme en poche, il termina sa visite sur les terres du royaume.
Dans la foulée de son retour, il fut félicité par sa famille. Sa mère continua d'être celle qui lui montra la voie, l'encouragea, mais c'est bien son père qui lui apporta la nouvelle de sa recommandation à l'académie des officiers de Garreg Mach. La fierté dans le regard de son paternel valut bien tous ces efforts. Cette distinction était une aubaine considérable pour lui qui n'était absolument pas destiné à un tel avenir. Le temps de se préparer pour cette nouvelle aventure, il profita des frasques de son frère et des rires de ses parents.
La panacée ...
Son entrée à l'académie fut possible par ces résultats à l'académie de magie. Bien qu'étant un souvenir mitigé, il dut reconnaître que cette expérience lui avait au moins ouverte quelques portes. Durant les premières semaines, il dut faire preuve de méfiance, marqué par ses souvenirs qui écorchaient encore quelques nuits pourtant nécessaires. Les cours dispensés au monastère avaient néanmoins un intérêt nouveau, touchant tant de domaines qu'il était difficile d'éprouver une quelconque lassitude. Loin d'exceller dans toutes les leçons, il dut s'accrocher et se découvrit une certaine abnégation nouvelle. Par ailleurs, ce ne fut pas tant la chance d'être ici qui en fit ses meilleures années mais bien deux rencontres. La classe des cerfs d'or était peuplée de personnages hétéroclites, issus de divers milieux mais aux talents évidents. Balthus von Albrecht et Holst T. Goneril devinrent ses nouveaux frères. L'un, plutôt brut de décoffrage et pas toujours subtil, représentait les poings de ce trio. Il faisait preuve d'une témérité que Balder lui enviait. L'autre était une source d'inspiration de tous les instants. Holst était un leader naturel, celui derrière lequel il n'est pas honteux de marcher et où se tenir dans l'ombre devient presque un privilège. Il connaissait ce dernier depuis l'enfance, ayant passé de longs moments à errer dans les jardins des deux familles respectives avant son départ au Royaume. Le cap de l'académie marqua un tournant dans leur relation. Balder quant à lui était souvent celui qui réfléchissait pour trois, les tirant de situations complexes qui auraient pu valoir quelques punitions largement méritées. Ensemble, ils vécurent un cursus emprunt d'aventures, de complicités et de joies. Tout ceci se solda par la victoire des cerfs lors de la bataille de l'aigle et du lion. Un instant mythique au cours de laquelle il exprima tout son potentiel, suivant sur le champ de bataille les coups résonnants de Balthus et la hache claquante de Holst.
Néanmoins le triste retour à la réalité sonna la fin de ces années pleines. Nouvellement diplômé, le trio se sépara bien que Balder et Holst restèrent suffisamment proches pour ne pas se perdre de vue. Il put notamment faire la connaissance de Hilda, la jeune sœur de son ami pour qui il se prit d'une affection sincère, comme celle d'un oncle à sa nièce. De Balthus néanmoins, ils n'eurent que peu de nouvelles car ces dernières se firent de plus en plus rares. Un jour, elles s'arrêtèrent simplement laissant un vide qu'il ne put combler depuis.
C'est ainsi que ballotté d'un coin à l'autre de l'Alliance, il exerça ses compétences pour régler de nombreux conflits entre duchés et comtés. Il appréciait ce rôle qui était ponctué par des réquisitions à la frontière d'Almyra pour bouter les envahisseurs hors de leur territoire.
Ces années furent globalement assez joyeuses, du moins le jeune homme y trouva son compte, pouvant exprimer son plein potentiel dans l'exercice de ses fonctions.
Le tournant
En 1181, les événements prirent une tournure bien sombre. La nouvelle impératrice Edelgard décida de bouleverser l'ordre en lançant une offensive visant à conquérir l'ensemble de Fodlan. Les esprits s'agitèrent de toutes parts, les conflits ancestraux ressurgirent et Balder eut un travail monstre à abattre pour tenter de garder une union factice au sein de l'Alliance. Ses efforts ne se soldèrent d'ailleurs pas par un franc succès car les divisions prirent places naturellement entre pro-impériaux et anti-impériaux. Le jeune homme hésita longuement avant d'opter pour un alignement... Il connaissait la culture adrestienne mieux que quiconque sur le territoire de Leicester et c'est donc par la force des choses qu'il se tourna vers les partisans de l'impératrice. Dès lors, il lutta par les mots pour convaincre le plus grand nombre qu'un conflit pourrait être évité en acceptant les dogmes de l'empire. Loin de souhaiter un nombre de victimes considérables, il voulait permettre à son peuple et à l'envahisseur d'avancer ensemble dans la direction d'un nouveau monde.
La surprise, trois années après, d'une trêve survenue sans crier gare interpella l’intellectuel au plus haut point. Il connaissait l'empire, il connaissant sa capacité à accomplir ses objectifs et ceci ne collait en rien à ce qu'il avait imaginé. Bien que soulagé par l'arrêt des combats, son inquiétude s'était encore accentuée. C'est dans ce cadre là qu'il sauta sur l'occasion d'accepter la mission qui lui était confiée et d'aller conseiller l'ambassadeur de l'Alliance en Adrestia dans le but de lui murmurer quelques censées recommandations...
CARACTERE
Dire que Balder est un intellectuel s'avère être un euphémisme tant son esprit est brillant. Il compense son manque de talent martial par son besoin constant de tout savoir. Il est important pour lui de maîtriser toute situation à laquelle il fait face et trouvera toujours un moyen d'épargner le plus grand nombre. Le mage est un pacifiste, un conciliateur qui veillera toujours à ce que les siens ne souffrent pas. Pour autant, dans le but de satisfaire ces objectifs, il sera prêt à braver les interdits sans sourciller. Les règles sont celles qu'il se fixe et un mensonge ou deux sont monnaies courantes dans son quotidien. Balder est loin d'être un enfant de cœur mais s'avère être une personne dévouée et résolument convaincu d'agir pour le bien.
Au premier abord, il peut sembler froid, calculateur... Et il se trouve que c'est exactement ce qu'il est. Son intelligence lui permet pourtant de faire illusion en société et de remplir pleinement ses obligations. Il excelle dans l'art de la diplomatie et trouver des compromis pour les uns ou pour les autres est un jeu auquel il adore se prêter. Les problèmes sans solution sont ceux qu'il préfère résoudre au prix de longues heures de réflexions qui sont pour lui comme la panacée de son existence. Balder sait de quoi il est capable et vit mal le fait que l'on puisse douter de lui. Il ne supporte pas les faibles ou ceux qui baissent les bras en acceptant que leur vie soit vouée à un triste sort. De ce fait, il sera toujours à la recherche d'un moyen de s'élever, aussi bien pour lui que pour ceux qui l'entourent.
Enfin, bien que la violence ne soit pas quelque chose qu'il affectionne, il n'hésitera pas à y avoir recours en dernière nécessité si cela doit défendre son intérêt ou une quelconque valeur qui lui est chère.