Affalée sur son bureau, un long soupir vient à franchir ses lèvres. Le domaine familial paraît bien vide sans la présence de son frère, appelé ailleurs par les obligations de la guerre. Comme c'est bien souvent le cas depuis ces trois longues années. Pour elle, rien n'a changé. Du temps libre à foison, aucune pression sur ses épaules. Toutes les attentes pèsent sur l'aîné, c'est ainsi que ça a toujours fonctionné. Enfant, elle était la princesse de sa famille, choyée et protégée. Déjà paresseuse, de n'avoir jamais rien à faire - Holst se précipitait pour lui déblayer un chemin sans embûches. L'héritier des Goneril loué sur tout le territoire, et pourtant combien de fois l'a-t-elle vu vaciller ? Écrasé par le poids des regards, de la déception quand il n'atteignait pas la perfection. Déjà petite, Hilda avait décidé de ne jamais suivre la même voie que son frère. Trop effrayée d'elle aussi décevoir un jour.

Aujourd'hui encore, elle délègue les responsabilités, vit dans l'insouciance de l'instant malgré les années de conflit. Tandis qu'elle se redresse, un bout de papier abîmé attire son attention. Une lettre inachevée, datée du temps de l'Académie. Cette dernière année d'innocence pour tous, avant que l'étincelle de violence n'embrase le continent entier. Il y a trois ans déjà. D'agréables souvenirs lui reviennent, à parcourir ces quelques lignes manuscrites. Entre cours séchés, corvées esquivées, et coups montés, elle était loin de l'élève modèle. Un cas dans son genre, à l'instar de son frère à l'époque. Des anecdotes qu'elle a pu entendre, lui et ses deux amis formaient le trio terrible de l'Académie.

Elle s'étire, les souvenirs faisant finalement naître un sourire. Les plus mémorables de sa scolarité, ce sont ses camardes. Pour la plupart peu revus depuis la chute du Monastère, et la jeune femme avouera qu'ils lui manquent un peu. Claude seule exception, puisqu'elle lui rendit régulièrement visite à Derdriu. Plus inquiète pour lui qu'elle n'acceptera de le dire.

A présent qu'un semblant de paix s'installe, qui sait où ses désirs la mèneront.

coquette ; paresseuse ; attentive ; loyale ; manipulatrice ; complexée ; généreuse ; libre ; bavarde ; enjouée ; amicale ; perfectionniste quand elle s'implique vraiment

On lui prête la paresse caractéristique des jeunes filles nobles. Celles oisives qui attendent que d'autres réalisent leurs tâches. Fine manipulatrice, Hilda délègue en effet à autrui les responsabilités qui lui reviennent. Sans jamais le demander, toujours des moyens détournés pour parvenir à ses fins, ainsi ceux qui l'aident en ressortent fiers. Elle apparaît comme la cadette choyée et trop gâtée, à qui on a cédé tous les caprices durant l'enfance. Peu s'appliquent à voir la vérité derrière les fausses mimiques offertes par la jeune femme. Sous ce masque pourtant, on y verrait la peur dévorante de décevoir.

Esprit libre, Hilda ne souhaite que s'affranchir des regards qu'on pose sur elle. Vivre pour elle, comme elle l'entend, sans se soucier des pensées extérieures. Sans sentir la pression des attentes sur ses épaules. Elle laisse le travail à son entourage, certaine ainsi de ne pas voir la déceptions dans les yeux autours. Beaucoup seraient néanmoins étonnés de la perfection qu'elle met lorsqu'elle décide de s'impliquer. Le peu qu'elle fait, elle le fait bien.

Coquette aux apparences superficielles, elle joue des rôles mieux que personne. Grande pipelette qui ne cesse de parler, toujours enjouée, le contact est facilement noué avec la jeune femme. Amie plus généreuse qu'elle ne laisse paraître, les yeux attentifs posés sur ses proches. Elle sait toujours quoi offrir pour faire plaisir. La loyauté plus forte que ce que laissent entendre ses paroles. Hilda s'attache fort. Et, quoiqu'elle en dise, une impulsion la pousserait à aider ses amis dans le besoin.