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1184.
Cela fait maintenant trois ans que la guerre dure, occasionnant ravages autant sur le plan humain qu’économique. A la tête de l’Empire d’Adrestia, Edelgard von Hresvelg a provoqué un bouleversement majeur en Fodlan.
Pourtant, à l’aube de la nouvelle année approchant, l’Impératrice elle-même a demandé un accord de pourparlers...
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Loin des hivers faerghusiens • KESSARA Empire d'Adrestia Inventaire :  ROSE (x2) - tasse cassée (x1)
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  Sujet: Loin des hivers faerghusiens • KESSARA Mar 27 Avr - 0:04Depuis que la missive lui était parvenue, Lucrèce ne tenait plus en place. Elle avait contemplé avec satisfaction les élégantes courbes encrées sur le parchemin, lettres un brin gravées par la plume. Et la missive achevée, la signature du nom de Kessara. Ravie par cette découverte, Lucrèce avait déchiffré la lettre en appréciant chaque mot tant elle était heureuse de pouvoir lire des nouvelles de sa très chère amie. Elle ne put réprimer son sourire en découvrant que la mage se trouvait sur le territoire de l’Alliance, à quelques lieues seulement de Gloucester. Son sourire s’agrandit d’autant plus lorsqu’elle apprit que Kessara comptait lui rendre visite dans les jours à venir. Sans attendre une minute, elle saisit un bout de parchemin, une plume et un encrier avant d’entreprendre de lui écrire une réponse. Un jour, une heure, un lieu où se retrouver. Un village à moindre distance du campement. Après tout, si Kessara avait quitté l’armée, sans doute ne serait-elle pas la bienvenue sur un campement militaire en sa qualité de mercenaire. De plus, le village serait bien plus confortable que la forêt avoisinante.
La pensée de la visite prochaine de Kessara fit presque oublier à Lucrèce le manque qui l’habitait depuis le départ de Rheddyn à peine quelques jours auparavant. Les retrouvailles avec le mercenaire blond l’avaient laissée troublée et profondément perdue. Le souvenir de leur dernière étreinte, adieu temporaire - ou du moins l'espérait-elle - devenait déjà moins tangible, moins précis à son esprit. Aussi était-elle fatiguée d'une certaine mélancolie qui s'en trouvait amplifiée par l'ennui de cette période de paix. Les retrouvailles avec Kessara étaient alors l'opportunité pour Lucrèce de se tourner vers un évènement dans son avenir proche, de se détacher des mémoires fuyantes auxquelles elle se raccrochait. Elle passa les jours suivant à attendre les lendemains et à imaginer tout ce qu'elle pourrait raconter à Kessara ainsi que tout ce qu'elle pouvait avoir vécu depuis les deux ans durant lesquels leurs chemins ne s'étaient pas croisé. Appuyée sur la rambarde délimitant les enclos des wyvernes, la soigneuse se laissait aller à la rêverie en tentant de se projeter vers l'avenir. Les bras de Rheddyn qui l'étreignait. Les sourires et les couleurs chatoyantes de Kessara. Lucrèce les attendait, elle les attendrait toujours.
Le jour des retrouvailles arriva finalement. Lucrèce avait prévenu depuis longtemps sa hiérarchie de son déplacement vers le village et le supérieur avait donné son accord avec indifférence. Après tout, son aide n'était plus indispensable jusqu'à nouvel ordre, d'autant plus qu'elle ne s'éloignait qu'à moins d'une lieue du campement. L'aube pointant à peine, Lucrèce avait quitté le confort relatif de sa tente. Comme toutes les nuits depuis son départ, elle avait rêvé des mèches blondes de Rheddyn, de son rire et sa voix qui faisait battre son coeur un peu plus vite chaque fois qu'elle parvenait à son oreille. La tête encore pleine de rêve, elle s'était apprêtée avec le plus grand soin. Ses cheveux tressés en couronne et orné d'un des rares bijoux qu'elle avait emportée au campement, elle quitta l'uniforme militaire pour revêtir une tenue plus informelle. La jeune fille quitta ensuite l'épicentre du campement pour gagner les enclos des wyvernes et seller Svarand qui ne tenait pas en place à l'idée d'enfin quitter le périmètre du campement. Une fois fin prête, elle intima à son dragon de prendre son envol et parti en direction du village qu'elle avait indiqué à Kessara, le ventre noué par l'excitation que les retrouvailles lui procurait. Les rêveries occupèrent son esprit durant tout le trajet.
Il était encore tôt lorsque Lucrèce posa le pied à l'orée du village. Bien avant l'heure convenue pour le rendez-vous. Cependant, elle comptait bien profiter de son temps libre pour flâner dans les environs. L'ennui du campement était mortel, elle était prête à sauter sur la moindre occasion de changer de décor. Lucrèce ne rejoint la place du village que lorsque le soleil fut haut dans le ciel. Midi approchait sans aucun doute, heure fatidique qu'elle avait proposée à Kessara pour leur tant attendue réunion. Ses pieds glissèrent sur les pavés tandis qu'elle se faufilant entre les villageois plus ou moins pressés de vaquer à leur occupation. Enfin, elle parvint devant la grande fontaine qui ornait élégamment le lieu central de la bourgade. Du regard, elle scruta la foule pour tenter d'y dénicher son amie. Elle le fit sans difficulté. Lorsque ses yeux se posèrent sur les couleurs toujours vives des habits de Kessara, le regard de Lucrèce s'emplit d'étoiles. Elle ne put réprimer le sourire idiot qui peignait ses lèvres, ni les larmes qui lui brûlaient les yeux. Sans hésiter, elle accéléra le pas pour parvenir au niveau de la mercenaire. « Kessara ! » l'appela-t-elle pour attirer son attention. Une fois devant elle, elle n'osa l'éteindre et se contenta de la dévisager de la tête aux pieds, comme si elle ne croyait pas à sa présence. Enfin, elle se décida à prendre les mains du Paon dans les siennes en un geste profondément amical. « Tu ne peux pas imaginer comme je suis heureuse de te retrouver. Tu m'as tant manquée… » Les souvenirs affluaient devant ses yeux mais elle les balaya d'un battement de cils, bien décidée à profiter de l'instant.  | Empire d'Adrestia Inventaire :
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Sujet: Re: Loin des hivers faerghusiens • KESSARA Jeu 29 Avr - 13:11
Amie. Au singulier. Kessara n'en avait qu'une. Ni l'envie ni le temps que de cajoler une vaine créature qui finirait nécessairement pas la trahir. Au détour d'un champ de bataille, pourtant, une vision de paradis s'était offerte à elle. Lucrèce. Son égale, à bien des égards. Sortilèges non plus seulement pour se défendre, écraser les ennemis, mais aussi pour assurer la survie de cette inconnue. Inconnue devenue si importante. Celle qu'elle connaissait plus que tout, parmi toutes ces brebis s'égarant sur les plaines de son existence. Plutôt similaires, mais suffisamment différentes pour s'offrir mutuellement de toutes nouvelles perspectives. La seule pour qui elle avait accepté de baisser sa garde. De se révéler pour ce qu'elle était vraiment. Cette femme sensible, torturée, qui se dissimulait derrière de faux semblants pour ne pas s'effondrer. Reine de son cœur, tout aussi platoniquement que possible. Confiance réciproque, inviolable. Les deux belles de l'Empire. Vénéneuses. Impérieuses. Un avenir sans elle était impensable. Grâce à elle, toute la vie de la mercenaire s'était retrouvée irrémédiablement changé. De son fait, surtout, le bleu avait envahi son esprit. Fleur bleue. Ses cheveux, à lui, bleus. Méritait-elle d'être ainsi heureuse ? Peut-être pas. Mais elle comptait bien en profiter.
Voilà bien des lunes qu'elles ne s'étaient pas vues et pourtant, leur lien ne s'était en aucun cas étiolé. Lettres remplaçant les accolades. Goût amer que de ne plus la sentir contre elle, de ne plus rire des heures durant. Il fallait se satisfaire de peu, si peu. Kessara ne lui en avait jamais voulu, de s'être envolée loin, si loin d'elle. L'horreur, elles l'avaient vécu ensembles. Tous ces morts. Cette destruction. Lucrèce ne l'avait pas supporté. Personne. Mais d'autres s'en gardaient mieux qu'elle. Dissimulait l'effroi derrière un masque. Décision humaine, censée, que de fuir. La demoiselle n'avait pu qu'encourager son amie. La rassurer, quand bien même elle ne laissait rien transparaître. Pas le doute. Ni la déception. Certainement pas la peur. Peur de devenir un monstre insensible. Chaque missive était comme un trésor. Un joyau qu'elle nichait contre son cœur, si heureuse de savoir qu'elle était en vie, heureuse. L'attente se faisait souvent impossible, entre chaque courrier. Elle qui, pourtant, ne ressentait habituellement jamais les affres du temps. Impatiente pour Lucrèce seulement. Quand l’opportunité de la revoir, enfin, se présenta à elle, Kessara n'hésita pas un seul instant. Rendez-vous fixé dans un village du Gloucester. Havre de paix pour accueillir les deux plus grandes chipies de Fodlan.
Le jour tant attendu arriva enfin. Kessara s'était vêtue de ses plus beaux atours. Comme prête à se rendre au bal le plus décadent de tous les temps. Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Une parure précieuse, scintillant sous les rayons du soleil. Volants épousant à chaque mouvement ses courbes savamment mis en avant. Rien d'autre que le meilleur, pour son amie. Ravissante, la demoiselle s'installa sur sa monture tout autant apprêtée, prête à partir. Qu'une envie, sauter au dessus de gouffre qui les séparait. Cliquetant à grand galop, la mercenaire laissa son esprit se perdre. Profiter de la nature sauvage, sa compagne de toujours. Pas la peine de penser au pire. Laisser des craintes infondées prendre le dessus. Elle ne redoutait aucunement leurs retrouvailles. Seul le bonheur était autorisé aujourd'hui. Après quelques lieues à fendre le vent, le point de rendez-vous se présenta enfin à ses iris émeraude. Coin pittoresque. La seule attraction du village serait Lucrèce. Aucun doute là dessus. Ce n'était pas plus mal comme ça. Rien pour détourner son attention de ce qui comptait vraiment. Elle. Rien d'autre qu'elle. Tant de choses à écouter. Tant de choses à lui dire. Une seule journée serait-elle suffisante ? Probablement pas.
Midi pile approchait. Pile à l'heure. Habituellement, Kessara ne se souciait pas d'être ponctuelle. Elle arrivait lorsqu'il était temps pour elle d'arriver. Ni plus ni moins. Mais faire attendre son amie ? Hors de question. Œuvre d'art devant une autre œuvre d'art, cette fontaine. Point de rencontre. Plus que quelques instants à attendre, et la silhouette ô si agréable de la Von Hevring lui apparaîtrait. Vision irréelle. Comme l'apparition d'une créature de légende. Nom familier résonnant dans ses oreilles, enfin. Son nom à elle. La mercenaire fit volte face, se retournant derechef vers la source de tout ce bruit. Elle était là. Là. Boucles rousses nouées si adorablement qu'elle aurait pu en mourir. Visage angélique (dissimulant la verve d'une charcutière, lorsqu'elle s'y mettait). Si elle n'osa pas l'étreindre, Kessara elle n'était pas contrite par la même inquiétude. Alors elle la serra, contre elle. Aussi fort qu'elle le pouvait. Besoin de la sentir en vie. Bien là. - Oh, crois moi, je peux l'imaginer. Car ne plus t'avoir à mes côtés m'a été si insupportable. Ah Lucrèce... Étreinte prenant fin. Ou du moins en partie seulement. Leurs mains incapables de se séparer. - Je ne sais même pas par quoi commencer. Comment vas-tu ? Que veux-tu faire ? Est-ce que je dois incinérer quelqu'un pour toi ? Proposition sous couvert d'humour, quand bien même elle était plus sérieuse que jamais. Aucun remord à faire disparaître de cette terre ceux osant offenser son amie. Doigts entremêlés permettant à la mercenaire de tirer sa belle contre le rebord de la fontaine. Installation de fortune, le temps qu'elles mettent au clair ce qu'elles souhaitaient faire. - Tu m'as l'air en forme. Heureuse. Mais nous savons toutes deux que nous sommes passées maîtresses dans l'art des faux semblants. Rassures moi. Ou pas. Prête à tout entendre. Tout faire. Tout pour honorer cette amitié qui lui était si chère.
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Sujet: Re: Loin des hivers faerghusiens • KESSARA Jeu 29 Avr - 14:22Lucrèce accueillit l’étreinte de Kessara avec bonheur, déposant ses doigts délicats sur le dos de son amie. Elle n’eut qu’une pensée tandis que les boucles brunes de la mercenaire glissaient sur son visage par leur proximité. La chaleur de son corps. Kessara est en vie. Kessara est là, tout près de Lucrèce. Elle perçoit le souffle chaud, la poitrine soulevée par sa respiration. Elle aurait presque pu entendre le cœur qui bat, se débat, lutte contre la mort. Le sourire ne quitte pas les lèvres de la jeune fille, y compris lorsque l’étreinte s’éternise tant qu’elle doit prendre fin. La séparation est désagréable mais nécessaire, quoi que pas totale. Les mains se cherchent, les mains se trouvent ; le lien n’est pas brisé. C’est lorsque Kessara commence à s’exprimer franchement que Lucrèce réalise à quel point le ton de sa voix lui avait manqué. Bien sûr, elle avait pu lire ses mots à de multiples mais rares reprises depuis son départ du front faerghusien mais la chaleur d’une voix était indescriptible. L’afflux de questions laisse échapper un rire amusé à Lucrèce qui contient tant bien que mal son excitation. « Je suis heureuse de savoir que mon alliée vengeresse est de retour. J’aurai bien besoin de tes incinérations, les malotrus sont bien trop nombreux sur ces terres. Mais cela devra attendre, je le crains. » Elle lâche sa main sans hésiter maintenant qu’elles reposent sur la fontaine. Après tout, le lien qui les noue transcende la chaleur physique et palpable. Le lien est invisible, intangible mais il existe bel et bien. Lucrèce contemple son amie, toujours sans oser croire à sa présence après tant de Lunes d’absence. « Après tout, nos retrouvailles sont bien plus importantes que leurs écarts de comportement. » Un rire léger, de nouveau.
Et Kessara mentionne qu’elle la suppose heureuse. Lucrèce s’arrête de respirer un instant, elle fronce les sourcils. « C’est ta présence ici qui me rend heureuse, bien sûr, » déclare-t-elle d’un ton on ne peut plus sérieux. Mais l’est-elle vraiment, heureuse ? Difficile à dire. Lucrèce était perdue depuis qu’elle avait retrouvé Rheddyn. Si auparavant, elle était certaine de mourir d’ennui, si encore plus tôt dans l’année elle n’avait pas eu le moindre moment pour se poser des questions si futiles, elle ne savait plus où elle se situait désormais. Entre le bonheur de retrouver Rheddyn autant que Kessara et la peur de les perdre à tout moment, il n’y avait qu’un pas dans son cœur. Un pas qu’elle était terrorisée à l’idée de franchir. Elle aurait pu tout dire, tout exprimer mais le moment n’était pas propice. Elle ne voulait pas ternir la conversation à peine Kessara arrivée. Aussi se tut-elle quant à ses sentiments bouleversées. « Si tu savais. Depuis la signature du pacte, la vie est d’un ennui au campement. Voilà une demi-lune que nous n’avons pas reçu d’instruction quant à la suite des évènements. Les blessés se sont remis de leur dernier combat… Je reste oisive et je me sens inutile. Avec un peu de chance, les choses bougeront bientôt. Et puis, j’ai des distractions, des personnes qui profite du cessez-le feu pour me rendre visite… comme toi par exemple. » Un clin d’œil taquin, rappel des retrouvailles. « Mais assez parlé de moi ! Raconte-moi tout, Kessara. Je veux tout savoir des aventures palpitantes qui t’ont menée jusqu’à moi. » Elle mourrait d’envie d’entendre de tels récits épiques, de combats bien loin de Gloucester. Et des victoires de Kessara. Après tout, si elle était en vie, c’est qu’elle était triomphante. « Mais le plus important, c’est que je veux savoir comment toi, tu vas. » | Empire d'Adrestia Inventaire :
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Sujet: Re: Loin des hivers faerghusiens • KESSARA Sam 1 Mai - 13:35Pas un soupçon de timidité. Aucune gêne, quand c'était elle. Doigts si délicats prenant possession de sa taille. Peu démonstrative, habituellement. En amitié. En amour. Mais Lucrèce n'était pas comme tous les autres. Tenait une place si particulière, si importante, dans son cœur. Les deux nymphes offraient un si beau spectacle aux passants. Comme une œuvre d'art, vivante. L'interminable attente payait, enfin. Le plaisir de la retrouver n'en était que plus grand, puissant. Une opportunité de faire tomber les masques, d'être authentiquement soi-même. Une des seules personnes en ces terres qui pouvait lire son visage comme un livre ouvert. Car elle la connaissait. Mais surtout parce que Kessara lui en laissait la possibilité. Pas de faux semblants, entre elles. Et c'était rafraichissant, de ne pas être constamment sur ses gardes. De se soucier uniquement du bien être de son amie. Même pas du sien. Les membres se séparèrent, inéluctablement. Difficile de discuter, observer son si joli minois, en la serrant aussi violemment que possible. Et puis de telles effusions n'étaient pas nécessaires. Elles se savaient aimées, adulées, sans même voir leur épiderme violenter. Un lien qui dépassait l'entendement. Qui ne nécessitait aucune preuve. Aucune explication. Lucrèce et Kessara. La lumière et les ténèbres. Symbiose parfaite.
Ton si familier résonnant contre ses oreilles. Sa voix, elle ne l'avait jamais oublié. Comment aurait-elle pu ? Douceur et dignité s'unissant en une si charmante mélodie. L'entendre ainsi murmurer ces quelques, nombreux, mots, lui rappelait à quel point sa présence était nécessaire à son bonheur. A quel point elle lui avait manqué. Kessara était radieuse. Pas de ce charme habituel, factice, qu'elle offrait au reste du monde. Elle était sincère, sincèrement solaire. Impossible de détourner son regard du visage finement ouvragé de son interlocutrice. Il fallait en profiter, tant qu'elle était là. Comment aurait-elle pu baisser les yeux face à une telle vision de paradis ? L'admirer l’entraînait un peu plus près des portes de l’Élysée. - Nous finirons bien par trouver un... ou plusieurs instants pour te défausser de ces parasites. Cloportes ? Mes grimoires crient famine. Petit clin d’œil entendu. Étaient-elles sérieuses ? Absolument. Si tuer quelqu'un n'était pas une sage décision, rien ne les empêchait de tourmenter ces âmes en peine. Roussir délicieusement la peau de ces abrutis. - Évidemment. Rien n'est plus important. Que toi. Nous. Vérité. Ou presque. Une seule personne pouvait remettre en cause cette affirmation. Et il n'était pas là. Ne serait peut-être plus jamais là.
A ainsi la dévisager, chaque bruissement imperceptible était repéré et analysé. Lucrèce semblait vouloir lui dissimuler quelque chose. Sourcils trop froncés. Sujet bien vite délaissé. Pas le moment d’insister. Pas encore. Son amie lui dirait tout, en temps voulu. Comme toujours. - Cherches tu à me faire rougir ? Je suis toute aussi contente, de te retrouver. Plus qu'à se taire. L'écouter. Aucune surprise, quant à ce qu'elle lui raconta. Kessara avait, après tout, vécu la même chose. Cette impression d'être inutile. Cette oisiveté qui ne lui ressemblait. Qui ne leur ressemblaient pas. La demoiselle restait concentrée. Notait chaque indice. Lucrèce lui offrait toutes les armes pour rétorquer. La percer à jour. - Je l'espère, pour toi, que les choses commenceront à bouger. De mon côté, je n'ai eu d'autre choix que de chercher l'action. Regard se détournant pour la première fois, depuis qu'elles s'étaient retrouvées. Comme pour prendre de la distance. Préparatif nécessaire pour la suite des choses. - Personnes ? Au pluriel ? Qui donc ose te retrouver avant moi ? Première pique. Gentille. Qui ne la pousserait pas nécessairement à se révéler. Mais au moins, elle pouvait désormais avoir l'assurance que Kessara était sur quelque chose. - Comment vais-je ? Étrangement. Loin de la guerre. Et loin du cœur. Par choix. Et par défaut, aussi. Je ne sais même pas quoi te répondre, car je n'en suis pas sûre moi-même. En tout cas, je reste moi. Rien ne peut me faire courber l'échine. Amusant jeu auquel la mercenaire avait décidé de participer. Elle aussi, se montrerait vague. Mais Lucrèce la connaissait, bien. Le connaissait, aussi. Elle saurait. | Empire d'Adrestia Inventaire : ROSE (x2) - tasse cassée (x1)
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Sujet: Re: Loin des hivers faerghusiens • KESSARA Sam 15 Mai - 15:46Il semblerait donc que la vérité se révèlerait par fragments. Des indices dissimulés ça et là, tout pour garder la discussion vivante sans verser dans le monologue. Une volonté de conserver véritable échange, somme toute, dans le temps limité qui leur serait imparti. Car Lucrèce pourrait parler des heures de ses pensées et ses tourments, tout comme elle aurait voulu soutenir Kessara des heures durant dans ses chagrins. Malheureusement, le temps était compté alors il fallait sans doute aviser autrement. C’est pourquoi lorsque Kessara releva le pluriel, concernant ceux qui avaient visité Lucrèce à Gloucester, elle se contenta de sourire mystérieusement. Sans doute un brin de nostalgie se dissimulait également derrière le mystère qu’elle conservait. La jeune femme laissa son amie poursuivre, lui parler du front. Elle arqua un sourcil curieux, son esprit s’arrêtant sur quelques à peine qui résonnèrent en écho dans son esprit. Loin du cœur. Loin du cœur ? Lucrèce aurait donc manqué des évènements majeurs. Volatile Kessara aurait-elle trouvé un cœur où reposer ? La soigneuse ferma les yeux doucement pour profiter du soleil qui réchauffait agréablement sa peau malgré l’air hivernal. « Tu as bien de la chance d’être libre de tes mouvements, d’aller là où l’action se trouve, » commenta-t-elle sans jalousie. « Mais je ne peux qu’être curieuse quant à celui sans lequel tu ne peux aller qu’étrangement. » A ces mots, elle reporta le regard sur Kessara et la détailla des pieds à la tête. Elle était d’une beauté renversante et savait mieux que quiconque se mettre en valeur. C’était également le cas en ce jour et Lucrèce avait relevé dans la foule de villageois des badauds la dévorant du regard tout en sachant pertinemment qu’elle était hors de leur portée.
Il semblait que ce soit le tour de Lucrèce de répondre. Elle détourna de nouveau le regard après avoir saisi de nouveau la main chaude de Kessara, profitant des quelques heures dérobées pour sentir contre sa peau ce qui ne traversait pas les lettres. « Celui qui m’a retrouvé avant toi, c’est un vieil ami de l’Académie des officiers. Je ne pensais pas le revoir un jour, pour être honnête, mais le hasard en aura décidé autrement. » Elle repensa à quelques mots que Rheddyn lui avait adressés. « Lui pense que c’est le destin. » Un rire délicat et sincère, à l’évocation de ce souvenir. Puis elle se perdit dans ses réflexions, un brin trop sérieuse sans doute. « Dis-moi, Kessara. Tu y crois, toi, au destin ? » Lucrèce marqua une pause tout en jouant une des mèches qui encadrait son visage. « Peut-être s’agissait-il tout simplement de la volonté de la Déesse. » L’air pensif quitte ses traits tandis qu’elle sourit de nouveau, comme pour chasser l’excès de sérieux. « Toujours est-il que je suis persuadée que la Déesse mettra de nouveau l’élu de ton cœur sur son chemin. » Elle soupira avant d’offrir de nouveau son visage au soleil hivernal. « Après tout, elle nous permet déjà de nous retrouver aujourd’hui. » Et Lucrèce en était profondément heureuse. Appelez le hasard, destin, cadeau de la Déesse, toujours était-il que ces quelques heures leur était offertes pour échanger sur leurs vies respectives avant que les chemins ne se séparent de nouveau, pour mieux se retrouver, elle l’espérait du moins, plus tard. | Empire d'Adrestia Inventaire :
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Sujet: Re: Loin des hivers faerghusiens • KESSARA Ven 21 Mai - 14:25Kessara oubliait parfois la chance qu'elle avait eu, d'avoir été libre comme l'air. Mais Lucrèce se fourvoyait. Car plus rien n'était pareil. Liberté mise à mal depuis le début de la guerre, avec ces rencontres qui avaient révolutionné toute son existence. De nouveaux amis. Un nouvel amant. Amant qu'elle espérait garder jusqu'à la fin de temps. Ne plus jamais s'incliner devant un autre homme que lui. Certes, elle n'était pas enchaînée à l'Empire, pouvait à priori faire ce qu'il lui chantait mais... La réalité était plus complexe que cela. Car tout ceux qu'elle aimait étaient, justement, enchaînés à l'Empire. Quitter l'armée, partir loin du front, c'était abandonner tout ce qui comptait pour elle. Concurrence rude à son envie de liberté. Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres, alors qu'elle se préparait à répondre à son amie. - Je ne sais pas, si je suis libre comme je l'étais autrefois. Je gardais mon cœur des autres. Ne m'abandonnait pas à l'amitié. Ni à l'amour. Mais tout est différent, aujourd'hui. Je ne suis peut-être pas sommée de souffrir loin de tout dans l'un des camps de fortune de l'armée mais... Instant de silence. Kessara était perdue. N'avait pas encore eu le temps de faire le tri dans toutes ces idées si conflictuelles. - Je ne suis plus la seule à compter, dans ma vie. Premier aveu. Le premier d'une longue série. Auraient-elles le temps de tout se dire ? Probablement pas.
Chacune à son tour. Il était temps pour la mercenaire de faire silence. D'écouter les prémices de l'horreur que son amie avait vécu. Le regard plaqué, presque inquisiteur, sur le visage si charmant de son interlocutrice. Curieusement, au milieu de toute cette peine, on pouvait deviner aisément un soupçon de bonheur. Lucrèce semblait... apaisée. Rassurée ? Kessara ne savait pas qui était cet inconnu, mais il avait du compter, plus que tout, pour elle. Peut-être encore aujourd'hui. Pas de jalousie. Les amours n'avaient rien à voir avec les amitiés. Et puis de toute façon, la demoiselle n'avait aucun soucis à partager. Sauf son truc bleu. Qui était sa propriété. Comme elle était la sienne. - Tu es heureuse, de l'avoir retrouvé, cet homme ? Qu'importe qui l'a poussé de nouveau sur ton chemin. La mercenaire pensait déjà avoir la réponse, mais mieux valait tout confirmer. Aucune envie d'émettre des suppositions. Pas avec elle. Elle ne voyait pas l'intérêt de mentir, faire semblant. - Le destin ? Je ne sais pas. Difficile à dire, dans ce monde où la Très-Haute est partout. N'est-elle pas l'équivalent du destin ? Mais dans ce cas, nos actions ont-elles un quelconque impact ? C'est un débat aussi vieux que le monde alors... Abstenons nous. Rire cristallin, ne faisant plus qu'un avec celui de son amie.
Tour suivant. Lucrèce n'avait-elle donc pas deviné de qui la mercenaire s'était entichée ? Probablement que si, mais elle se gardait bien de le montrer. Amusant. - Je... Tu sais de qui je parle, non ? Ou plutôt de qui je vais parler, maintenant. Clin d’œil entendu, pour le lui confirmer si elle ne l'avait pas encore deviné. - Il... Je l'apprécie beaucoup. Je n'apprécie que lui, même. J'ai juste peur. Car m'engager auprès de lui, rester à ses côtés, c'est faire une croix sur tout ce qui faisait de moi, moi, jusqu'à présent. Un sacrifice qu'il mérite, mais que je ne pense pas être capable de faire. Pas encore. Kessara aurait aimé être une autre. Être capable de s'abandonner pleinement à lui sans douter. Mais elle était une femme de caractère. Indépendante. Et s’assujettir à lui était trop douloureux, trop compliqué, pour le moment. - J'ai besoin de temps. Le temps pour m'y faire ou... le temps pour trouver une solution à tout cela. Mais ne plus l'avoir, je ne peux pas le concevoir. Nouveau soupir. Yeux se fermant instinctivement, comme pour soutenir le choc de tout ce qu'elle avait osé révéler à son amie. - Tu le connais mieux que personne alors dis moi... Est-ce que je mérite un tel homme ? Et lui, aussi, me mérite-t-il ? Question brûlante, à laquelle elle voulait une réponse. Elle s'en voulait, d'ainsi la poser à son amie mais... Pas le choix. | | |
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