Courtisane recevant les faveurs de l'Empereur, sa mère ne visait pas à engendrer le futur héritier – la place revenait déjà à l'une de ses filles. Mais elle était fière d'avoir donné naissance à une petite princesse, qu'elle couvrait d'amour. Fiona ne garde que des souvenirs flous, néanmoins précieux, de son enfance. Le parfum porté par sa mère, ces moments à la regarder jouer du piano, assise sur ses genoux. Et, surtout, les histoires racontées le soir avant de s'endormir. Sa mère était une rêveuse à l'imagination débordante, dont elle faisait profiter sa fille.

Fiona avait à peine cinq ans, lorsqu'une maladie emporta sa mère. La laissant aux mains d'une gouvernante et des domestiques. Cet événement la poussa à se rapprocher de ses nombreux frères et sœurs. Enfant déjà un peu timide, on pouvait pourtant entendre son rire cristallin emplir les couloirs du palais, dans ces instants de jeu avec sa fratrie. Joyeuse malgré tout, à trouver du réconfort auprès de sa famille. Même si sa mère lui manquait, et qu'en secret, elle versait parfois des larmes dans son lit le soir.

Dans sa fratrie, il y a toujours eu une idole. Son aînée d'un an, future héritière de l'empire. Fiona, grande admiratrice, souvent trop impressionnée pour oser l'approcher. Edelgard lui semblait évoluer sur un plan supérieur, malgré une certaine proximité entre les deux. Persuadée de ne jamais pouvoir parvenir à son niveau, la petite travaillait pourtant dur pour mériter de se tenir à ses côtés. Animée par la volonté de lui être utile. Elle écoutait sagement ses professeurs, s'entraînait à une attitude irréprochable. Princesse aux révérences impeccables, et à la politesse sans faille. Elle visait une certaine perfection, tout en se sachant imparfaite face à son aînée.

Elle n'a compris qu'après plusieurs années la réalité de l'Insurrection. A l'époque, elle sentait les tensions, que quelque chose n'allait pas. Elle voyait qu'il se passait quelque chose. Néanmoins, ce qu'elle a très bien compris, c'est que l'événement a laissé l'Empereur affaibli. Passif devant les horreurs subies par ses enfants. Fiona se souvient avoir prié des nuit entières, appelé la Déesse à l'aide. Une Déesse désespérément silencieuse, alors qu'elle voyait ses frères et sœurs périr petit à petit.

Les cheveux blanchis, le corps et l'esprit brisés par les expériences. Renfermée dans sa timidité. Incapable de parler pendant des mois, les mots encore souvent bloqués aujourd'hui, Fiona s'est accrochée aux miraculés. Les uniques survivants de leur famille détruite. Mais plus jamais on ne pu entendre son rire résonner dans les couloirs.

Convaincue qu'elle aurait pu sauver sa fratrie, au moins une partie, Fiona se plongea avec acharnement dans l'apprentissage de la magie de foi. Une façon également de guérir ses propres maux, ainsi que ceux de ses proches. Avec la promesse de ne jamais prendre les armes, et toujours soigner les affligés.

Une conviction qui entra en conflit avec la guerre déclenchée par son aînée. Il n'y eu pourtant que quelques mots murmurés, en guise de désaccord. Puis un profond silence, et cette passivité si caractéristique. Fiona a suivi l'héritière, à l'arrière des champs de bataille pour soulager les blessés. Le cœur réchauffé par les sourires reconnaissants. Au moins parvenait-elle à trouver un peu de réconfort dans le chaos.

Et rien n'a changé depuis. La princesse toujours derrière l'Impératrice, à la soutenir quoiqu'il arrive.

douce ; attentionnée ; polie ; généreuse ; sensible ; simple ; loyale
timide ; secrète ; influençable ; introvertie ; distante ; passive

Douce Fiona à la voix fluette et aux mots hésitants. Sa présence est discrète, parfois un peu trop. Il lui manque cette prestance, ce charisme qui siérait à une princesse. Fiona n'a pas l'âme d'un leader, trop timide pour s'imposer. Elle conseille sans contraindre, donne très rarement des ordres. Presque effrayée à la pensée de contrarier. La paix et le calme avant tout, au point d'occasionnellement se laisser influencer.

Âme sensible capable de discerner les émotions autour, mais terriblement secrète sur les siennes. Fiona préfère s'occuper d'autrui avant de penser à elle. L'idée qu'on puisse s'introduire dans sa sphère privée la terrifie, alors elle tient le monde à distance. Rares sont ceux à qui elle s'ouvre, en dehors de sa famille. L'anxiété encore un challenge à surmonter dans bien des situations.

Terriblement attentionnée derrière la timidité. A défaut de mots, c'est un cadeau ou un sourire qu'elle offre. Fiona a l’œil, observatrice des détails importants à chacun. Elle a à cœur de faire plaisir et voir des visages illuminés de joie. Son propre bonheur dépendant de celui de son entourage. Si discrète qu'elle-même s'oublie vite.

Fiona n'agit pas, passive des événements. On la dit parfois spectatrice de sa propre vie, avec un fond de vérité dans ces mots. Elle se laisse trop souvent porter par ce qui se passe, sans chercher à changer les choses. Hormis quelques paroles, rarement des actes.

La réalité, c'est que Fiona a peur du changement. Bien plus à l'aise dans la bulle qu'elle se forme, mais consciente de la fragilité de celle-ci.