COPIE DU COMPTE-RENDU DE LA RECRUE TSIL0388 ANNEE 1184, POSTULANT POUR RENTRER AU SEIN DES APPRENTIS CHEVALIERS DE SEIROS.

Mon histoire n'est pas des plus intéressantes, mais je suppose que je n'ai d'autre choix que de me plier à ces...formalités administratives.
Je suis Thomas Silverberg, ancienne recrue faerghusienne issu d'une famille de très basse extraction, mes parents ne sont que des paysans simples d'esprit, avec qui je n'ai plus eu de contact depuis 4 ans, mais ils ont au moins pour qualité d'être d'honnêtes travailleurs acharnés au service de leur pays.

Vous vous dîtes probablement que pour un fils de paysan je m'exprime fort bien. Pour dire vrai, je dois une grande partie de mon éducation non pas à mes parents (fort heureusement) mais à un tuteur retraité qui fit l'éducation de nombreux chevaliers parsemant aujourd'hui la garde de Faerghus, Isaure était son nom.

Le destin fit que Isaure prit la décision de vivre une paisible retraite aux abords du village dans lequel je suis né. Ayant dévoré le seul roman de chevalerie dont disposait mes parents (j'ai bien dû le lire une trentaine de fois au total, même si les premières fois j'eus besoin de l'aide du prêtre de notre village Clotaire qui était dès lors le seul lettré de notre village, comprenez le seul capable de lire et d’écrire convenablement ce qui m'initia à l'exercice. Comment diable mes parents détenaient-ils un livre alors qu'ils étaient eux-mêmes analphabètes ? Un mystère toujours non résolu à ce jour.) [après un moment à rechercher le fil de son histoire] […], je voulais à tout prix rencontrer ce « faiseur de chevaliers », des étoiles pleins les yeux, inspiré par le récit chevaleresque qui berça mon enfance.

Si au début Isaure repoussai systématiquement mes demandes incessantes, ma persévérance et mes efforts finirent par payer et il devint mon tuteur pendant la plus grande partie de mon enfance et de mon adolescence (gratuitement en plus...remarque, nous n'aurions jamais eu les moyens de payer ses services et il aurait dû supporter pendant plusieurs années la même demande du même mioche deux à trois fois par jour.).
Bref, mon éducation auprès de Monsieur Isaure terminée, je pris la décision de m'engager en qualité d'apprenti soldat au sein de la caserne faerghusienne la plus proche de mon village à l'âge de 16 ans.

J'y passai quatre années à m'entraîner essentiellement à la lance, le chargé de formation Sergent Philibert fini même par devenir un ami à part entière qui selon ses dires, voyait en moi et je le cite « un certain potentiel en dépit de mauvaises prédispositions naturelles mais contrebalancé par une détermination et un courage hors du commun ».

Lorsque [il chercha ses mots manifestement sous le coup de la colère] […] cette perfide attaque fut perpétrée par cette impétueuse reine d'Adrestia, je demandai immédiatement à être congédié afin de rejoindre directement vos rangs. le Sergent Philibert essaya bien de m'en dissuader mais ma décision était prise, il accepta ma requête et me congédia ce qui m'évita de passer pour un traître au sein de mon ancienne patrie. Mieux, nous prîmes deux chevaux et Sergent Philibert lui-même me guida à Garreg Mach.


FIN DU COMPTE-RENDU


Une douce fibre nostalgique rempli mon cœur à chaque lecture de ce papier déjà abîmé par les nombreux voyages qu'il fit à mes côtés au cours de ces trois dernières années.

Comme à chaque fois, je plie délicatement le papier et le range dans ma sacoche à la manière dont le ferait un jeune amant épris recevant la lettre de sa bien-aimée, à la différence près que ma bien-aimée est une déesse et que la lettre signe mon engagement militaire à son service.

Comme à chaque fois, je repense à ce qu'il s'est passé au cours des trois années qui ont suivi mon entrée au sein des chevaliers de Seiros, la première année, mes condisciples se rendirent rapidement compte que mon aptitude à la lance était sans-égale au sein de ma promotion mais aussi, que j'étais à l'époque un bien piètre épéiste et cavalier ce qui est déjà beaucoup moins le cas aujourd'hui mais fit l'objet de quelques railleries à l'époque. La plupart de ces corniauds ont été depuis mis au pas, et n’oseraient aujourd’hui même plus un mot moqueur envers un enfant des rues sans l’autorisation expresse de leur supérieur hiérarchique…ceux qui le pourrait sont soit morts, soit congédiés.

Comme à chaque fois, la nostalgie fait place au présent et à la dure réalité qui en découle, les récits chevaleresques font place au chaos sanglant que sont les combats, les railleries bon enfant font place aux larmes d'avoir perdu un camarade cher à nos cœurs au combat...et en utilisant ce même schéma allégorique, les métaphores et les comparaisons défilent les unes après les autres dans mon esprit me plongeant dans un songe déprimant.
Je fixe le crépitement du feu, avec comme pour seule balade pour m’accompagner en cette nuit bien solitaire de garde, un vent glacial qui souffle sur les arbres, les feuilles jouant maintenant une douce mélopée comme pour accompagner la sérénade des grillons.

Toujours dans mon songe, je reviens maintenant sur cet évènement qui précipita mon entrée au service des chevaliers de Seiros, si à la base j’avais espéré pouvoir finir ma formation au sein de Faerghus avant de m’engager afin de maximiser mes chances, j’ai finalement plus ou moins réussi à me faire une place même si, comme tous les jeunes de mon âge les vétérans et nos supérieurs ne voient en moi qu’un idéaliste patriote qui s’engagea sous l’impulsion de la jeunesse et qui ne passera pas le cap de la trentaine.
Je n’ai pas à me plaindre, ces vieux briscards se sont juste endurcis au fil des batailles et jettent maintenant un regard dur sur le monde. Il est très probable que d’ici une dizaine d’année, j’agisse de la même manière.

Mon esprit se concentre maintenant plus en détail sur l’assassinat de l’archevêque, une solide rancœur ressurgit, comme à chaque fois que je pense à cette maudite Edelgard. Je jubile rien qu’à l’idée de trancher la gorge de cette blasphématrice, mais je me prends aussi à imaginer tous les scénario possibles et envisageables non belliqueux quant à la sanction qui pourrait être prise à l’encontre d'Adrestria. La guerre bien sûr est la principale option dans ce genre de cas, mais cela pourrait être tout aussi bien des sanctions économiques avec un très lourd tribu à payer à l’Eglise de Seiros ainsi qu’un prêt de main d’œuvre pour la reconstruction, ou d’autres sanctions plus originales comme la mise en place d’un embargo international sur le fer pour Adrestia afin de limiter un peu plus leur puissance militaire à l’avenir. Cependant, ces sanctions seraient-elles suffisantes pour les dissuader à l'avenir de commettre des crimes aussi odieux ?

Alors que je laissais mon imagination vagabonder, le regard sévère fixé sur le feu qu’il fallait maintenant que j’alimente, une main me tapota amicalement l’épaule tandis que je jetai la buche dans le feu. Mon tour de garde était fini, la fatigue remplaça alors rapidement le songe, et je me dirigeai maintenant vers ma tente afin de goûter à un repos bien mérité, la complainte nocturne des cigales et de la nature comme berceuse.

DOCUMENT CONFIDENTIEL, A NE PAS LIRE SI VOUS N’AVEZ PAS L'AUTORISATION LREP DE NIVEAU 1 SOUS PEINE DE GRAVES SANCTIONS POUR CONSULTATION DE DOCUMENT CONFIDENTIEL MILLITAIRE NON AUTORISE POUVANT ALLER JUSQUE LA PEINE DE MORT !

RAPPORT DE L'EVALUATION PSYCHOLOGIQUE DE LA RECRUE TSIL0388

RESUME : Autoritaire – Bourru - Fanatique – Fier – Franc - Protecteur - Rigide – Sensible - Solitaire -Téméraire

Du fait de son expérience au sein des casernes faerghusiennes, la recrue fait déjà preuve de tout ce dont a besoin un soldat pour servir convenablement à savoir, la discipline et le courage.

Discipliné n'est peut-être pas un mot assez fort pour qualifier la recrue Silverberg, son adoration pour la déesse Sothis ainsi que pour les récits chevaleresques a donné naissance à un sens aigu de la morale ne souffrant d'aucun écart, ou lorsque écart avec ses principes il y a, la recrue arrive toujours à adopter une optique où elle se convainc que c'est un sacrifice nécessaire pour un dessein plus grand et plus vertueux. On pourrait qualifier ceci de rigidité morale sous fond de fanatisme religieux, même lorsque la recrue se trompe, elle semble chercher un moyen de se racheter auprès d'elle-même et de Sothis au travers de divers moyens pouvant aller d'une simple méditation ou prière à l'auto-flagellation. Une éducation bien faerghusienne en somme.

Courageuse, la recrue fait davantage preuve de témérité que de courage a vrai dire, ses sentiments sont dictés en majeure partie par ses principes moraux qui ont une place centrale dans son mode d'action, bien plus que la réflexion pure et simple. Ainsi la recrue pourrait être amener à prendre des risques inconsidérés au nom de la vertu.

Je ne vais pas énumérer la très longue liste des règles que s'est imposé la recrue, disons simplement qu'il a juré protection envers le juste, si pour les étrangers c'est le devoir et la morale qui le motive, pour ses proches, il s'agit d'un engagement de protectorat quasi fanatique, si bien qu’il n'hésitera pas à mettre sa vie voire son âme en péril pour les quelques rares personnes chères à son cœur.

La recrue semble cependant avoir beaucoup de mal avec les relations humaines, n'accordant pas sa confiance au premier venu et préférant la majorité du temps garder ses distances afin d'évaluer la personne sur le moyen-long terme via les très nombreux critères moraux du sujet. Par expérience, je peux vous dire qu’en découle en général une existence bien solitaire mais avec des relations très fortes avec son entourage proche...à noter pour l'intégration de la recrue dans une division, même si la recrue accomplira son devoir dans tous les cas.

Ses principes intransigeants sont la source d'une certaine fierté, d'une façon qui ne rentre néanmoins pas en contradiction avec l'exercice militaire. La recrue se soucie juste énormément de ce que pense autrui et cherchera à tout prix à paraître comme un parangon de sa conception de vertu, peut être essaye-t-il d'inspirer les autres comme les récits chevaleresques l'ont inspiré dans son enfance...à moins qu'il ne fasse que du mimétisme de ces personnages fictifs, difficile à dire.

Point plus amusant sur la recrue, elle a tendance à se montrer très…extravagants dans ses déclarations, il n'est pas rare qu'elle se lance dans des (selon ses propres termes) « envolées lyriques » très théâtrales souvent assez difficiles à suivre pour un esprit peu aguerri...peut être essaye-t-il de s'émanciper de ses origines sociales.

Lorsque le sujet prend la parole, c’est avec fermeté et sans mâcher ses mots, il a beau ne pas dépasser ses prérogatives de soldat, attendez-vous à des mots durs d’une honnêteté sans pareil lorsque vous traiterez avec lui. Paradoxalement, il fait en général preuve d’un certain formalisme, ce qui donne à ses tirades un côté…burlesque ? Je ne saurais le décrire.

Alors que l'on abordait la partie hobbies de la recrue, s'est révélé une surprenante facette de sa personnalité qu'il semble essayé de cacher du mieux qu’il le puisse. Une personnalité plus sensible, plus poétique. La recrue a avoué toujours lire des récits chevaleresques mais également à demi-mot de nombreux poèmes dans son temps libre traitant de sujets divers et variés, pouvant aller de la philosophie au romantisme. Je n'arrive pas à déterminer le degré de sensibilité se cachant derrière cette carapace de fierté et de religion mais je pense qu'il est beaucoup plus sensible qu'il veuille le laisser paraître...sur le long terme, cela pourrait devenir un handicap si cette carapace se fend mais pour l'instant elle semble solide comme du roc.

NB : A la relecture de mon rapport, je me rends compte que j'ai utilisé par deux fois le mot fanatique pour décrire le sujet. Je pense qu'on peut le qualifier comme tel après mûre réflexion mais comprenez juste que je parle d'actions et de paroles parfois extrêmes sous l'impulsion de principes moraux austères sous fondement religieux. Le mot est intimidant mais ne doit pas vous faire peur, ceci peut être positif comme négatif selon les situations, gardez juste ceci en tête : si vous voulez traiter avec le sujet plus en profondeur, il pourra se montrer assez radical dans ses prises de décision.

LE SUJET A ETE JUGE COMME PSYCHOLOGIQUEMENT APTE A POUVOIR INTEGRER LES CHEVALIERS DE SEIROS AVEC MENTION HAUTE RESISTANCE PSYCHOLOGIQUE !