L'impératrice à la rencontre de son peuple

Où suis-je ?
Cette pensée me traversa immédiatement, pourtant, j'avais l'impression comme d'émerger d'un étrange rêve... J'étais assise, une odeur de fleurs m'entourait, comme si je m'étais retrouvée dans un jardin de fleurs, ou quelque chose du genre. Mais impossible de me souvenir, ni ce que je faisais là, ni comment j'étais venue, ni même pourquoi.
Des... Roses.
Cette fringance de fleurs était, à y mieux sentir, celle de roses et de jasmins. Les lieux ne couvraient que peu de bruits, hormis la mélodie du vent caressant des feuillages mêlée aux délicats gazouillis des oiseaux. Il y avait comme une ambiance de quiétude qui régnait, plutôt agréable pour tout avouer, et un sentiment étrange de déjà-vu qui m'envahit comme si quelque part je connaissais ce lieu curieux.

Je parcourus mon entourage en quête d'indice. Mes mains parcoururent à tâtons les immuables ténèbres qui m'entouraient et rencontrèrent une table nappée, des objets divers, de la vaisselle, une multitude de gâteaux une théière... Et une boite. Je m'en saisis et l'ouvris ; d'innombrables senteurs de thé s'en échappèrent. Je les inspectais en les sentant un par un, avant de me décider sur un thé à la bergamote.

Satisfaite, je m'en servis une tasse et la chaleur en émanait presque instantanément, délivrant ses subtilités et ses arômes.

Quand alors, quelques bruits de pas réguliers et délicats brisèrent la sérénité ambiante. J'attendais quelqu'un ? Vraisemblablement. Qui donc pouvais-je bien attendre pour prendre le thé? Aucune idée. Je n'avais aucune idée de l'identité de mon invité (ou invitée) et la situation me gênai un peu ; le rouge me monta aux joues. J'espérais avoir choisi quelque chose qui lui plairait.
Je m'enquis tout de même de saisir une seconde tasse, d'une main peu certaine, et de remplir aussi cette dernière du breuvage chaud et délicat.