Sujet: Re: "On vous avait dit de ne pas vous étrangler" Dimitri & Lucrèce   Mar 13 Avr - 22:41

Dimitri appréciait toujours un moment de détente autour d'une bonne tasse de thé, encore mieux si cela se faisait en bonne compagnie. Il n'avait jamais collé d'étiquette particulière sur cet art que l'on réservait habituellement à la noblesse, considérant que chacun avait sa place pour s'assoir sur la chaise d'en face. Toutefois, là n'était pas l'objet de sa confusion. En effet, le faerghusien avait reçu une drôle d'invitation qui le conviait à l'une de ces tea party, seulement voilà...Il en ignorait l'auteur. Curieux de mettre un visage sur cette mystérieuse personne, ce dernier se présenta dans ce jardin à l'ambiance des plus familières. Un léger sourire orna ses lèvres lorsque que des souvenirs se mirent instantanément à fleurir dans sa tête, se sentant nostalgique de cette année passée à l'Académie des Officiers qui lui paraissait déjà si lointaine.

S'approchant de son lieu de rendez-vous, Dimitri déchanta bien vite lorsqu'il se retrouva face à la personne prétendument à l'origine de cette rencontre. A peine était-il arrivé que le roi des lions fut passé au crible de la tête aux pieds, jugé avec un certain mépris à son égard qu'il ne manqua pas de souligner. Mais il fut surtout davantage surpris que offusqué au premier abord.

« Vous, Lucrèce ? »

Le Blaiddyd prit soin de balayer sa longue cape avant de s'installer alors qu'il se questionnait sur la véritable teneur de cette rencontre. Connaissant la jeune femme - tout du moins le peu qu'il en savait, elle ne portait pas à cœur tout ce qui venait de Faerghus. Lui en particulier sans doute, en tant que souverain du Saint-Royaume.

« Eh bien… Je me réjouis de la volonté de l’Impératrice – Sa Majesté Edelgard – d’annexer la région du Nord à notre Empire. Ce territoire aura bien besoin de notre influence. »

Le blond arqua un sourcil suite à cette remarque. Bien sûr, il n'était absolument pas d'accord. Ne s'étaient-ils pas engagés à faire prospérer ensemble leurs contrées respectives ? Il n'était guère étonnant que certains puissent rester sur leurs positions. Après tout, la guerre était encore fraiche dans l'esprit des gens.

« Alors permettez moi de vous demander, si ma présence vous semble inconfortable pourquoi m'avoir invité dans ce cas ? »

Dimitri ne voulait pas paraitre impoli même s'il subissait un véritable affront avec des paroles aussi mal placées et qu'il aurait préféré que les choses se déroulent de manière plus courtoise. Il souhaitait néanmoins ne pas jouer dans la même cours et mettait un point d'honneur à demeurer le roi sage qu'il aspirait devenir. Pour autant, cela ne signifiait pas qu'il se laisserait faire. La franchise était l'une de ses armes pour lutter contre le manque de respect et dissiper au besoin les malentendus.

« Quel thé prendrez-vous ? »

Sa question tranchait avec son discours précédent qui se valait déjà plus encourageant dans le fait que leur entrevue pourrait éventuellement trouver un dénouement agréable si chacun y mettait du sien.

« Un thé à la camomille. Ne vous en faite pas, je vais m'en occuper. »

S'il ne cassait pas tout par inadvertance à cause d'une force qu'il ne contrôlait pas toujours. Par galanterie, Dimitri s'attela à servir le plus délicatement possible leurs deux tasses, intérieurement peu serein quant au résultat de cet exercice pourtant si banale. Mais Le roi pouvait être soulagé, rien n'était à déplorer.

Enfin, pour l'instant du moins.

Sujet: Re: "On vous avait dit de ne pas vous étrangler" Dimitri & Lucrèce   Jeu 15 Avr - 22:13

Voulant avant tout profiter d'un moment agréable, les questions qu'il se posait ne mirent pas longtemps avant de trouver une partie de leurs réponses. Ce qu'il pensait être une invitation destinée à apaiser les tensions et renouer entre les préjugés n'était en réalité rien de plus qu'un terrible malentendu engrangé par une personne extérieure encore inconnue. Leur avait-on joué un mauvais tour ? Possible. Mais étrangement, il ne regrettait pas d'être venu même s'il devait faire face à la désinvolture de l'adrestienne.

« Je ne vous ai pas invité. Je pensais d’ailleurs que vous étiez l’auteur de l’invitation anonyme que j’ai reçue, lorsque je vous ai vu arriver. »

Dimitri secoua la tête en signe de désaccord. C'était mal le connaitre que de croire qu'il ferait les choses avec une telle fourberie. Il préférait laisser cela à Claude qui d'ailleurs serait bien capable de le mettre dans une situation aussi embarrassante si tant était qu'il avait un intérêt derrière.

« Je n'aurais jamais rien fait de tel. Pour être honnête, vous n'êtes pas la première personne à laquelle j'aurais immédiatement pensé à inviter. »

Un visage émergea dans son esprit et il ne put s'empêcher d'afficher un sourire en repensant à celle qui partageait sa vie. Machinalement, sa main vint se poser sur son alliance qu'il chérissait profondément, se perdant ainsi dans ses pensées.

« Pourquoi donc êtes-vous venu, dans ce cas ? »

Sa question extirpa le Blaiddyd de sa petite divaguation et releva nonchalamment la tête, le regard presque fuyant de gêne pour s'être ainsi laissé distraire alors en pleine conversation.

« Oh hé bien..Sans doute par curiosité ? »

Dimitri aurait pu être en droit d'ignorer cette requête en ne sachant pas de qui elle venait. Néanmoins, en plus d'être porté pas l'envie de trouver des réponses à ses interrogations, il voulait aussi éviter tout risque d'une potentielle impolitesse. Il pensait au moins rattraper une quelconque maladresse en se voulant serviable envers la jeune femme mais à voir sa réaction, il l'avait encore froissée visiblement.

« Vous êtes donc vous pris pour une femme ? Vous auriez dû attendre avant de servir. »

Aie. C'est qu'elle n'avait pas tort en plus. Un homme issue de la noblesse, un roi qui plus est, avait presque le devoir de ne pas s'investir d'une rôle qui n'était pas sien mais sa bienveillance pouvait parfois outrepasser ces règles protocolaires que son statut lui imposait.

« Toutes mes excuses, vous avez raison. Je voulais seulement vous éviter cette tâche. »

Il se ravisa finalement, calmé par cette réaction des plus désagréables.

« Le thé à la camomille, je déteste ça. »

On aurait dit que peu importe ce qu'il ferait, tout était voué à l'échec. Cela serait mentir que de dire que tout ceci ne l'agaçait pas, même un peu. Dimitri faisait juste preuve d'une patience incroyable qu'il savait toutefois avoir des limites. Alors il la laissa faire, puisque cela lui convenait ainsi et attendit que sa tasse refroidisse un peu pour la portée à ses lèvres.

Et là, ce fût le drame avant même qu'il ne soit en mesure de terminer ce qu'il s'apprêtait à dire.

« Peut-être que...AAH ! »

Sa tasse venait de s'exploser sur la table, déversant son contenu sur la nappe.
Il ne lui restait que la poignée en porcelaine encore entre ses doigts et bien qu'il ait eu le réflexe de reculer sa chaise, le liquide brûlant avait réussi à flirter avec la partie inférieures de ses vêtements.