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1184.
Cela fait maintenant trois ans que la guerre dure, occasionnant ravages autant sur le plan humain qu’économique. A la tête de l’Empire d’Adrestia, Edelgard von Hresvelg a provoqué un bouleversement majeur en Fodlan.
Pourtant, à l’aube de la nouvelle année approchant, l’Impératrice elle-même a demandé un accord de pourparlers...

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le poids de trois années • LEWIS.

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Lucrèce von Hevring
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MessageSujet: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyMar 30 Mar - 19:04
La nouvelle était tombée comme un couperet. Un pacte de non-agression. Et les soldats, à qui on avait dit pendant quatre ans de déchirer leurs ennemis, se retrouvaient les bras ballants, sur le front, à regarder les yeux dans les yeux le campement de ceux qui étaient en l’espace d’une signature redevenu de simples humains, des voisins. A croire que le statut d’ennemi ne tient qu’à ça, à un oui ou un non posé sur le papier. C’est ce qu’est la guerre, en tout cas, ou ce à quoi elle s’apparente aux yeux de Lucrèce.  

Car elle bouillonne de rage contre ces ennemis que l’on n’appelle plus ainsi. Elle bouillonne de rage contre une guerre si rapidement finie qu’on se demande si elle avait un sens. Et toutes ces morts, tous ceux qui ont rencontré leur destin sur les terres des corbeaux, envolés pour rien tandis qu’on pardonne. Le pardon, ce n’est pas la tasse de thé de Lucrèce. Ça ne l’a jamais été. Sa colère est fumante, elle menace de céder. Elle compresse sa poitrine, brise son souffle. Elle fait trembler les mains de Lucrèce. Et la jeune fille ne comprend pas. Elle refuse de comprendre.

Mais elle est contradictoire, comme toujours, Lucrèce. Ses sentiments sont paradoxes. Car elle est heureuse autant qu’elle est en rage de cette annonce. Elle l’espérait, qu’elle soit trêve ou qu’elle soit paix. Elle est persuadée que le continent n’en sera que plus heureux le jour où s’unifiera sous la bannière de l’Empire. Et la guerre n’est pas la seule voir atteindre ce but. Si les puissances collaborent, peut-être se plieront-elles enfin en découvrant la supériorité de l’Empire qui les domine militairement depuis des années. Qu’ils plient ou qu’ils se brisent, peu lui importait. Car d’une manière ou d’une autre, il céderait. Et quel meilleur moyen de céder que de parvenir à un accord commun et pacifique.

Lorsqu’elle est troublée, Lucrèce cherche du réconfort auprès de Svarand, sa Wyverne – souvenir lointain de ses temps de combat. Elle l’avait emmenée, malgré ses doutes, sur le champ de bataille. Après tout, on ne sait jamais quand on a besoin d’un déplacement d’urgence. Et puis elle n’avait pas le cœur à le renvoyer loin d’elle pour un temps indéterminé. Car, quand elle en avait eu pu la guider chez elle, qui aurait pu prévoir que les combats cesseraient si vite ? C’est pourquoi Svarand était resté et avait accompagné Lucrèce lorsqu’elle avait été affectée très récemment sur le front sud-est. Elle avait entendu dire que son Altesse le Prince Nina se trouvait sur le même campement mais il était si grand qu’elle ne l’avait pas croisé. Et puis il y avait eu bien trop de blessures à panser pour se soucier de retrouver de vieilles connaissances. Cependant, la situation avait changé depuis l’annonce du pacte de non-agression.

Lucrèce se décida alors. Après tout, elle n’avait rien à perdre à investiguer sur la situation du Prince. S’il venait à être occupé, elle n’irait pas. S’il était libre, elle irait lui donner des nouvelles de Svarand et en demanderait de la mère de celui, Huguette. Déterminée, elle commença alors son enquête. Après quelques minutes et quelques interrogations auprès de plusieurs soldats, elle parvint à la conclusion que Son Altesse se trouvait avec les wyvernes, au niveau de l’enclos. Elle se réjouit en réalisant qu’elle pourrait faire d’une pierre deux coups : profiter de la compagnie d’un autre amateur de wyverne – aussi royal soit-il – tout en rendant visite à son cher Svarand.

Ses pas la menèrent donc jusqu’aux enclos, chemin qu’elle connaissait déjà sur le bout des doigts pour l’avoir fait quelques fois depuis son affectation. Devant l’entrée, un jeune homme semblait attendre mais nulle trace du Prince à l’horizon. Ravalant sa déception, Lucrèce se consola à l’idée qu’au moins elle aurait l’occasion de voir Svarand ce jour-là. Et puis, peut-être aurait-elle l’occasion de s’amuser un peu avec le garçon qui attendait. Elle s’approcha de lui, s’armant d’une démarche élégante et d’un sourire rayonnant. « Bonjour » articula-t-elle dans un soupir charmeur.

C’est à cet instant précis qu’elle réalisa son erreur. Elle connaissait ce jeune homme. « Oh. Monsieur von Hartverg. » Elle faillit pousser un râle de dépit à cette réalisation. Sur tous les hommes de l’Empire, elle croisait le chemin du rabat-joie qu’elle avait connu à l’Académie. Il était bien trop sérieux à la critiquer sur son mode de vie noble. Et voilà qu’après quatre ans, elle croisait de nouveau son chemin. Ce n’était finalement pas surprenant, puisqu’il était proche du Prince. Par politesse, Lucrèce ne tourna pas les talons même si son cœur lui criait de ne pas rester plus longtemps. Ils échangeraient quelques politesses puis ce serait fini. Comme si rien n’était jamais arrivé. « Par hasard, ne sauriez-vous pas où se trouve son Altesse ? J’ai promis de lui donner des nouvelles de Svarand, ma wyverne, et on m’a indiqué qu’il se trouvait ici. » Elle accompagna sa question d’un sourire aussi grand qu’il était faux. Après tout, peut-être tirerait-elle quelques bénéfices de cette rencontre imprévue.

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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyMer 31 Mar - 18:32
"Ça risque de brûler un peu", m'avait dit l'une des soigneuses du camp plus tôt dans la matinée. Un bien doux euphémisme pour voir que mon bras, quelques heures après, m'élance toujours autant que si je l'avais fourré dans la gueule d'une wyverne affamée. Une punition juste, néanmoins, pour une erreur d'inattention qui aurait pu avoir des conséquences bien plus grave sur le champ de bataille. Au moins avais-je la chance de m'être blessé peut avant la trêve ordonnée quelques jours plus tôt.
La plaie que m'avait laissé un soldat de l'alliance sous mon épaule gauche était encore bien vilaine, malgré les points de suture et l'alcool désinfectants. Une cicatrice me resterait sûrement, mais ce n'était rien quant à la pénibilité de devoir changer, chaque matin, les bandages qui me comprimeraient le bras pour le reste de la journée.

La gêne pour seul compagnon, mes pas me poussent à errer à travers le campement impérial, qui connait en ce jour une atmosphère plus détendu qu'elle ne l'a jamais été sur les trois dernières années. Malgré la proximité des troupes de Leicester, nous n'aurons aujourd'hui pas de combat à mener, ni de morts à déplorer. Deux excellentes raisons de voir les sourires occuper certains visages d'habitudes fermés. Difficile de les blâmer : après quatre ans d'enfer, ce cessez-le-feu, que nous savons tous probablement temporaire, a un goût de retour à la vie qui ne laisse personne indifférent.

Les voix fusent entre les tentes et les baraquements de fortune, les tons sont plus enjoués que d'ordinaire, et si ce n'est pour les quelques gardes de corvée, le bruit du fer des armes et armures n'est qu'un souvenir de la semaine passée.
Je me sens terriblement inutile, en cet instant.

Toujours en attente des ordres de l'État-Major, je ne peux m'empêcher de ronger mon frein en attendant la suite des opérations. L'inaction ne me sied guère depuis que j'ai rejoins les rangs de l'armée impériale, et ce pacte de non-agression qui unit désormais les trois nations de Fodlan me laisse en bouche un goût d'inachevé, presque révoltant : à quoi bon tant de sacrifices, si ce n'est pour conclure sur un status-quo ?  Je me doute que l'impératrice a de bonnes raisons de rallier les trois bannières contre notre nouvel ennemi, mais je ne peux m'empêcher d'être inquiet quant à la tournure des événements à venir.

Néanmoins, à l'exception du prince, je garde mes sombres pensées pour moi. J'ai donné à mes hommes quartier libre tant que nous n'auront pas d'informations venues d'Enbarr. Je n'aime pas être malhonnête avec mes soldats, mais je me sens à leur égard comme un parent qui traverse une passe difficile : il vaut mieux parfois mentir à son enfant pour le préserver que de lui mettre la vérité sous les yeux.

Je pousse un soupir. Si tout le monde semble trouver à s'occuper, mes déambulations au milieu du camp restent hasardeuses et sans but. Risquer ma vie chaque jour que la Très-Haute fait ne me manque pas à proprement parler, mais j'ai l'impression de n'être devenu bon qu'à me battre avec les années.
Je décide finalement de me diriger vers les enclos du campement, dans l'espoir d'y retrouver le prince Nina afin d'avoir un brin de conversation avec lui, s'il est disposé à m'écouter. Par ailleurs, j'ai aussi des affaires à y régler.

Le hennissement des bêtes m'indique que j'approche de ma destination. Je me poste devant l'entrée, modestement symbolisée par une planche posée entre deux clôtures de bois, et m'arrête un instant, cherchant du regard mon supérieur. L'odeur des lieux, comme de coutume, n'a rien d'agréable, mais ce qui émane des box des chevaux n'est rien en comparaison des wyvernes qui se trouvent plus loin, les relents de carcasses à moitié dévorées étant monnaie courante dès lors qu'on s'avançait à l'intérieur des enclos.

Une voix de femme m'interpelle en me tirant de mes pensées. Un peu surpris, je me retourne, pour me retrouver face à une figure qui ne m'est pas inconnue.
L'expression de son visage change lorsqu'elle se rend compte de mon identité. Il y a quelques années, ce type de réaction m'aurait immédiatement mis sur la défensive. Aujourd'hui, elles m'amusent plus qu'autre chose, avec le recul que je peux désormais avoir sur l'année que j'ai passé à Garreg Mach.

Un sourire léger sur les lèvres qui ne cache pas ce que je pense de la situation, j'incline légèrement la tête dans sa direction.

-Bonjour à vous, dame Hevring.

Mon séjour à l'Académie des Officiers s'est soldé, en toute honnêteté, sur un échec social assez cuisant : j'y ai détesté bien plus de personnes que je n'en ai apprécié, et si je devais établir une liste des personnalités les plus détestables de ma promotion, nul doute que Lucrèce saurait occuper une place de choix dans le classement. J'ai gardé d'elle le souvenir de l'incarnation de tout ce que je pouvais détester dans la noblesse adrestianne, et ma tendance à me mêler des affaires des autres n'avait pas aidé à ce que l'on entretienne des relations apaisées, elle et moi.
Et à en croire sa réaction, il restait dans son esprit des restes des critiques que j'avais pu lui faire. La situation a beau m'amuser pour l'instant, je dois admettre que Lucrèce est la dernière personne de ma promotion que je souhaite revoir, et c'est la première qui se présente à moi quatre ans après.

Le destin sait être ironique.

La mention du nom de Svarand, sortie de nulle part, me fait soudainement hausser les sourcils.

-C'est à vous que le Prince a confié la garde de Svarand ? Voilà qui est étonnant...

Il y a quatre ans désormais, Huguette avait donné naissance à une portée de wyvernes aux caractères étonnamment différents les uns des autres. Les petits avaient été répartis entre différents proches et ami du prince impérial, et même si je savais que Lucrèce le connaissait, je n'aurais pas pensé qu'ils étaient assez proches pour qu'elle se voit confier la garde de l'une de ses créatures.
Je reprends une attitude plus neutre avant de me détourner de la jeune femme. J'attrape la planche qui fait office d'entrée et la soulève pour libérer l'accès, veillant à ne pas trop forcer sur mon bras gauche.

-Nina est sans doute auprès des autres wyvernes, si ce n'est avec Huguette, il doit sûrement s'occuper de Freyr. J'imagine que vous connaissez le chemin, mais vous allez devoir supporter ma présence quelques instants encore, malheureusement : je le cherche aussi, figurez-vous.

Je garde sous silence le fait qu'il m'incombe de m'occuper de Maud, l'une des filles d'Huguette, qui s'est retrouvée un peu par hasard affectée à moi. Après tout, ça ne regarde pas Lucrèce, et d'entretenir la conversation ne m'intéresse pas plus que ça...
Mon bras blessé commence à me tirer, tandis que je tiens toujours la planche entre mes mains. Mon regard se fait plus insistant, et j'enchaîne d'un ton un plus sec que je ne l'aurais souhaité :

-Si vous voulez bien vous dépêcher de passer, s'il-vous-plaît...

@Lucrèce von Hevring
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyMer 31 Mar - 21:08
Lucrèce tentait de dissimuler du mieux qu’elle pouvait son exaspération. Elle maudissait la Déesse d’avoir placé – entre tous les hommes du campement ! – l’un des seuls qu’elle se refusait à chercher à séduire par pur désir de divertissement. C’était une pratique à laquelle elle s’était très peu adonnée, ces trois dernières années. La guerre n’est pas un contexte propice au développement de romances. L’amitié et la fraternité peuvent se développer et grandir, mais la séduction n’est certainement pas à l’ordre du jour. Et maintenant que les soldats si dévoués se retrouvaient bras ballants, à attendre les instructions, elle avait cru y voir sa chance parmi les cœurs rendus plus légers par la fin des inquiétudes quotidiennes. Certes, les inquiétudes demeuraient mais elles semblaient plus lointaines.

Et Lewis, l’une des personne qu’elle avait le plus exécrée durant son séjour heureux entre les murs de l’académie, avait choisi ce moment pour refaire surface. Oh, elle se doutait bien que ce n’était pas vraiment un choix, qu’on lui imposait sa présence tout comme elle lui été imposée. Mais elle préférait se dire rejeter la faute sur lui.

Après tout, il est plus aisé de se plaindre d’un coupable que d’une personne tout autant victime que soi. Et la Déesse seule savait à quel point Lucrèce aimait se plaindre. Mais Lucrèce avait été, à dire vrai, un peu moins elle-même, ces dernières années. La guerre avait dévoré certains de ces traits, en bien comme en mal. « Etonnant ? » répéta-t-elle d’un ton neutre. Si Lucrèce aurait déclenché un scandale sans attendre, demandant immédiatement à Lewis d’expliquer ses propos, la vague forme d’elle-même qui subsistait après la guerre n’en fit rien. Cela n’en valait pas la peine, d’autant qu’elle ne se sentait pas d’humeur à la dispute. Elle voulait simplement se débarrasser de cette compagnie indésirée au plus tôt. « Partons donc à sa recherche ensemble, si vous le voulez bien, puisqu’il semblerait que nous ayons le même objectif. » lui répondit-elle de but en blanc. Son sourire était si poli qu’on n’aurait jamais pensé qu’elle était au bord de l’exaspération.

Lewis lui intima de se hâter alors qu’il élevait une planche pour libérer le passage vers les enclos. Si Lucrèce s’apprêtait à lui adresser une remarque cinglante sur le fait qu’il était bien faible pour un soldat tout en se glissant sur le chemin libéré, elle se contint en remarquant la manière dont il se tenait. Elle fronça les sourcils alors qu’un frisson lui parcourut l’échine. Évidemment, le pacte de non-agression pouvait soulager les cœurs meurtris par la guerre, mais pas les corps. Et son œil était aguerri à les remarquer, ces brisures. Elle en avait vu tant ces derniers mois, avait réparé tant de chairs qu’elle aurait pu se vanter de savoir les distinguer en toutes circonstances.  « Vous êtes blessé. » nota-t-elle d’une voix blanche avant de se reprendre. A quoi bon le dire, il aurait été le premier des idiots s’il ne savait pas. « Vous auriez dû me laisser soulever cette planche. Votre bras a besoin de repos, sans quoi les soins que l’on vous prodigue seront d’un bien piètre effet. » Des critiques, Lucrèce n’avait que ça pour elle afin d’étouffer sa culpabilité grandissante. Elle ne supportait plus les blessures qu’elle ne pouvait soigner et encore moins celles qu’elle n’avait pas remarqué du premier regard. Elle avait trop longtemps détourné les yeux de son talent qui, en tant de guerres, aurait pu sauver de nombreuses vies. Et pourtant, elle s’était entêtée si longtemps à faucher celles de ses ennemis au lieu de se préoccuper de ramener celles de ses alliés et amis.
Elle avait beau exécrer Lewis, elle se sentait coupable quand bien même elle n’était pas responsable des blessures qu’il avait subies.
Elle se sentait coupable de ne pas les avoir vues quand bien même elle n’aurait pu savoir.
Elle se sentait coupable quand bien même les blessures n’étaient sans doute pas si graves.

Après tout, que représentait une cicatrice face aux horreurs de la guerre ? Une cicatrice banale, somme toute, une cicatrice parmi tant d’autres.

Elle porta la main à la besace qui ceignait sa taille et l’y plongea pour en retirer son parchemin de soin. « Je peux soulager la douleur, si vous voulez. Cela ne remplacera en rien les soins en bonne et due forme que l’on vous procure tous les jours – ils sont les seuls qui répareront vraiment vos blessures – mais vous n’aurez plus mal pour la journée. » Et en quoi les soins de Lucrèce se distinguaient de ceux prodigués par d’autres au campement ? Grâce à ce stupide emblème qu’elle portait, cette bénédiction qu’elle avait tant maudite par le passé. Ce qu’elle percevait comme une malédiction lui permettait de soulager plus les douleurs, de permettre aux blessures de cicatriser plus vite... Et elle l’utilisait autant qu’elle pouvait, en abusait sans doute, depuis qu’elle avait réalisé quelle était vraiment sa place dans ce monde. « Je n’en aurai que pour un instant. » renchérit-elle d’un ton qui se voulait insistant.

Lucrèce ne supportait plus les douleurs qu’elle pouvait guérir. Celle de Lewis n’y faisait pas exception, quand bien même elle ne l’appréciait guère.

@Lewis von Hartverg
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyVen 2 Avr - 13:37

Les sourires de Lucrèce, comme dans les souvenirs que je pouvais avoir d'elle, sonnent tout ce qu'il y a de plus faux, sans que je sois capable de déterminer si ma présence lui est parfaitement insupportable ou si elle la considère comme une simple gêne d'un moment. Il est bien difficile de juger de ces gens qui vivent uniquement dans le paraître, on ne peut que se fier à quelques intuitions.
Sachant cela, de voir le sourire de la Hevring disparaître alors que je repose la planche en serait presque saisissant. D'abord interloqué par les critiques qu'elle m'adresse, ses mots réveillent en moi une colère que je n'avais pas ressenti depuis bien longtemps, la même qui m'habitait à l'Académie lorsque je devais faire face à l'un de ces nobles dédaigneux et hautains.

Le venin des mots s'apprête à s'échapper de ma bouche, mais lorsqu'elle retire un parchemin de la besace qu'elle porte au niveau de la taille, je reste interdit un moment, les sourcils haussés. Suis-je bien toujours en présence de Lucrèce von Hevring ? Cette étudiante qui s'amusait à manipuler le cœur des autres pour son plaisir, qui incarnait l'hypocrisie la plus crasse de la noblesse impériale ? Il y a quelques années, j'aurais cherché un piège caché ou une mauvaise farce derrière cette proposition, mais soudainement, les velléités académiciennes s'effacent pour laisser la place à la réalité des quatre dernières années.

-Maintenant que vous le dites, c'était effectivement assez idiot.

Même si je suis bien loin du prestige hiérarchique que peuvent connaître certains de mes anciens camarades de promotion, je ne peux pas me permettre de trop forcer sur ma blessure quand des soldats comptent sur moi pour les mener. Je ne pense pas qu'il s'agisse là des considérations de Lucrèce, son empathie soudaine reste un mystère pour moi.

-Il y a quatre ans, je vous aurais envoyé paître en bonne et due forme, et même si votre considération soudaine est des plus étonnantes, ça ne nous apporterait rien de nous disputer. Allons un peu plus loin, si ça ne vous dérange pas.

J'ouvre la marche pour avancer parmi les écuries, à la recherche d'un endroit un peu à l'écart pour me soustraire aux regards des palefreniers et des soldats de passage. Ma fierté a beau n'être plus qu'un vestige de ce qu'elle était autrefois, la pudeur de dévoiler ses faiblesses est bien restée ancrée en moi, exacerbée par la culture militariste des campements impériaux.
Finalement, me voilà bien hypocrite à critiquer ceux qui vivent dans l'apparence.

J'avise une vielle souche vers laquelle je me dirige pour m'y asseoir, avant de remonter la manche de ma chemise de lin pour dévoiler les bandages qui couvrent mon bras gauche. Laissant Lucrèce s'affairer à sa tâche, il y a néanmoins un détail de la situation qui m'interpelle.

-Je ne pense pas être en âge où ma mémoire me fasse défaut, mais dans mes souvenirs, c'était une hache que vous portiez lors de la bataille de l'Aigle et du Lion. L'égoïsme sied peu à la tâche de soigneur, pourquoi donc cette reconversion ?

Si des facettes de ma personnalité se sont effacées avec le conflit, ma curiosité maladive, elle, est toujours parfaitement vivace.

@Lucrèce von Hevring
Lucrèce von Hevring
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptySam 3 Avr - 15:44
Lucrèce se laissa guider jusqu’à un endroit plus calme sans échanger un mot avec Lewis, perdue dans ses pensées. Elle s’en voulait toujours terriblement de ne pas avoir entre-aperçu ses blessures plus tôt. La culpabilité ramenait bon nombre de souvenirs désagréables à la surface, des souvenirs qu’elle s’était attaché à enfouir au plus profond d’elle-même ses dernières années. Et voilà que Lewis croisait de nouveau son chemin et lui rappelle tous les souvenirs de l’Académie, dernière période de bonheur avant une guerre sans fin. Ou presque, semblerait-il. Bien sûr, elle avait pu revoir d’autres anciens camarades de classe mais ce n’était pas pareil. Elle les aimait aimés, elle avait gardé avec eux. Elle avait appris à détacher leur image de l’Académie. Avec Lewis, c’était différent. Il lui semblait presque étrange de le voir sans son uniforme, quand bien même leur dernier cours remontait à maintenant trois ans.

Une fois arrivés en un lieu tranquille, Lewis s’installa sur une souche et releva une manche de sa chemise pour laisser voir les bandages qui masquaient ses blessures. Machinalement, Lucrèce déposa sa besace près de la souche et se pencha vers lui pour examiner le bandage, sans pour autant le défaire. Après tout, il aurait été dommage de gâcher le travail de l’infirmière qui avait réalisé le bandage. Elle observa néanmoins avec attention la manière dont il avait posé afin de vérifier qu’il ne présentait pas le moindre défaut. Jugeant finalement que la réalisation était satisfaisante, elle reprit le tome de foi qui avait regagné son sac et le feuilleta à la recherche de la prière qu’elle comptait lire pour diminuer la douleur.

C’est alors que Lewis brisa le silence par sa question inappropriée. Lucrèce tenta, tant bien que mal, de se retenir de lui lancer un regard glacial. Il se jetait à corps perdu sur un terrain éminemment sensible dont la jeune fille n’avait pas le moins du monde envie de parler. Elle guérissait ses douleurs et il en voulait plus ? Comment osait-il ? Elle eut presque envie de lui lancer son livre au visage et de le laisser se débrouiller avec ses blessures pour le maudire de sa curiosité plus que mal placée. Elle choisit néanmoins une voie plus diplomatique. « Si je ne vous connaissais pas, monsieur Hartverg, j’aurai pensé que vous aviez une inclinaison pour moi durant nos années d’études, pour vous souvenir si précisément de mes domaines de prédilections. » Elle reprit, pour enfoncer le clou. « Je n’ai aucun souvenir de votre arme de prédilection, pas plus que celle de la plupart de nos camarades de classe, hormis ceux auxquels je tenais bien sûr. »

Lucrèce poussa un soupir où se mêlaient amusement et agacement avant de se remettre à la tâche. Elle était fin prête à anesthésier la zone. « Vous ne devriez rien sentir mais je suppose qu’après trois ans de guerre, vous devez être habitué aux soins magiques. » Elle positionna sa main au-dessus du bandage qui dissimulait les blessures de Lewis et prononça les quelques mots de prières qui permettaient au livre de canaliser son énergie magique, amplifiée par la puissance de son emblème. Un cercle de lumière apparut au bout de ses doigts et elle ressentit l’agréable chaleur qui en émanait et qui guérissait les blessures autant qu’elle atténuait la douleur. Il subsista quelques secondes avant de se fondre dans l’air, comme s’il n’avait jamais existé. « J’ai fini, » annonça-t-elle d’un ton sans doute plus sec que de raison, toujours irritée par la curiosité mal placée de Lewis. Décidément, il n’avait pas changé. Il lui était toujours aussi insupportable. Elle se fit la réflexion qu’elle devait retrouver le Prince Nina au plus vite, afin de ne pas s’imposer la présence de son ancien camarade plus longtemps que le strictement nécessaire.
Lewis von Hartverg
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Tea-master, en rose et or !
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  • Neutre
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Inventaire : le poids de trois années • LEWIS. Kdo ROSE (x2) - le poids de trois années • LEWIS. Kdo thé de seiros (x1)
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptySam 3 Avr - 19:15

La douceur chaleureuse des soins prodigués par Lucrèce forme un contraste saisissant avec le ton glacial et sec qu'elle emploi pour me répondre. L'insinuation mesquine qu'elle fait des souvenirs de nos années académiciennes, probablement dans le but de me blesser, me laisse néanmoins de marbre, et je la laisse s'affairer à son affaire sans même prendre la peine de lui répondre : j'ai passé l'âge d'être vexé par des gens que je ne connais qu'à peine, et la Hevring, aussi prestigieux soit son rang, ne mérite pas que je m'attarde sur ce qu'elle pense de moi.

Une fois la lumière disparue du bout des doigts de la jeune femme, je relève l'épaule et fait lentement bouger mon bras, avant de presser mes bandages de ma main droite. Comme promis, la douleur s'est envolée et la gêne est minime, même si je peux encore sentir le relief de la peau boursouflée sous le pansement. Malgré l'atmosphère pesante qui règne sur notre petite scène, un sourire s'inscrit sur mes lèvres, satisfait.

-Voilà qui est effectivement bien mieux, je vous remercie.

Je me relève et m'étire, constatant non sans une certaine satisfaction que je n'ai pas à grimacer de douleur dès que je lève le bras.
Je m'attarde un instant à regarder Lucrèce, même si son attitude laisse entendre, pour répondre à ma question antérieure, que de supporter ma présence est loin d'être un plaisir. Contrairement à moi, qui suis arrivé à l'Académie déjà comme jeune adulte, Lucrèce et l'essentiel de la promotion des Aigles de Jais était alors des adolescents quand je les ai quitté, et de recroiser un ancien camarade de classe, depuis un an, est toujours saisissant quand je vois à quel point ils ont bien plus changés que moi depuis le temps, maintenant qu'ils sont de jeunes hommes et de jeunes femmes. Et pourtant...

-Malgré le chaos qui ébranle le continent depuis trois ans, il est toujours agréable de voir qu'il y a des choses qui ne changent pas. Vous êtes toujours une vipère mesquine, et moi un parfait idiot, c'est rassurant de savoir que le monde tourne toujours rond ! Si vous m'étiez apparu sous les traits d'une sainte bienfaisante, j'aurais eu peur que la fin des temps ne soit pour bientôt...

Ces interactions, monnaie courante lors de mon séjour au Monastère, me manquerait presque avec le recul.

À quelques mètres devant nous, les étables pour les chevaux et les pégases laissent place à de grands enclos, fermés naturellement à l'arrière par un bois épais. S'il est facile de parquer les équidés en temps de guerre, les wyvernes, à l'inverse, posent un problème logistique bien plus sérieux. La solution la plus courante est souvent de les parquer à l'arrière du campement, au plus loin des lignes ennemis, dans un espace à ciel ouvert pour leur permettre d'aller chasser d'elle même. On pouvait ainsi voir, au loin, quelques-unes de ses créatures écailleuses qui, à l'image des soldats, profitaient de la quiétude de la journée pour prendre du repos. Je commence à me diriger vers elles, partant du principe que ma camarade imposée suivrait le mouvement. Après tout, le prince s'y trouve probablement...

Arrivé devant les barrières de bois, bien symbolique quand l'on considère que les créatures qu'elles sont censées contenir pouvaient simplement les enjamber, je scrute les lieux à la recherche de Nina. Mais, bien malheureusement, les seules créatures que j'y vois sont faites d'écailles et non de chair.
Je pousse un soupir, et sans me retourner vers Lucrèce, lui dit :

-Pas de prince en vue, si vous pouviez vous aussi jeter un coup d'...

-SKREEEEEEEE !


Un cri perçant retentit au-dessus de nos têtes, tandis qu'une bourrasque me plaque contre la clôture et qu'un nuage s'élève juste sous mes yeux, là où la wyverne vient de se poser. La créature me fixe un instant, avant de plaquer sa tête contre mon torse en grognant. Nullement impressionnée, je pose ma main sur le haut de sa nuque.

-Oui Maud, j'aurais dû venir plus tôt, je suis désolé...

Parmi les huit petits de Huguette, la wyverne du prince Nina, Maud est celle qui m'a indirectement échue. Au début de la guerre, ce n'était qu'une petite créature malformée et ignorée par sa mère, à telle point que je l'avais prise en pitié et que j'avais accepté d'aider le prince à l'élever. Résultat des courses, je suis devenu, trois ans plus tard, son propriétaire officieux alors même que je me refuse à la monter, puisqu'elle n'obéit plus qu'à moi, désormais.

La mascotte des éclaireurs d'Adrestia se décida enfin à retirer sa tête et commença à émettre une série de cliquetis, que j'interprète comme un mélange d'excitation, de joie et de mécontentement. Néanmoins, Maud s'interrompt soudainement en apercevant Lucrèce. Elle la regarde un instant, silencieuse, avant de renifler bruyamment dans sa direction, curieuse. Je pousse un soupir exaspéré et met une petite tape sur le haut du crâne de la créature, prenant soin de ne pas me couper sur ses écailles dorées.

-Maud, voyons ! On ne renifle pas les gens comme ça, c'est malpoli !

Elle ne fait que peu cas de ce que je lui dis, continuant de fixer Lucrèce quelques secondes, puis s'en désintéresse pour revenir frotter sa tête contre la mienne avec toute la délicatesse que l'on peut attendre d'une wyverne un peu trop affectueuse. Tentant tant bien que mal de rester campé sur mes pieds malgré la pression subie, je m'occupe des présentations.

-Maud, Lucrèce. Lucrèce, Maud. Je sais que ça peut paraître étonnant quand on voit ce petit gabarit sans épines dorsales, mais c'est bien la sœur de votre Svarand.

Je m'accroupis pour me retirer brièvement à l'affection dévorante de la wyverne et passe de l'autre côté de son cou. Un coup d’œil derrière elle...

-Toujours pas de prince en vue malheureusement... Cela dit, je ne vois pas Freyr, ils sont peut-être partis voler. Je crains qu'il ne nous faille attendre ici.

Le destin joue contre nous, décidément. Au moins ai-je Maud pour agréable compagnie, maintenant, même si elle n'est pas aussi loquace que Lucrèce...


@Lucrèce von Hevring
Lucrèce von Hevring
Lucrèce von Hevring

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le poids de trois années • LEWIS. Sprflulu
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Inventaire : le poids de trois années • LEWIS. Kdo ROSE (x2) - le poids de trois années • LEWIS. Kdo tasse cassée (x1)
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Mode de Jeu : Classique
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyDim 4 Avr - 16:46
Lucrèce lança un regard noir à Lewis tandis qu’il divaguait sur les faits immuables malgré la guerre. Son expression se figea lorsqu’il la compara à un serpent tandis qu’un sourire crispé s’installa sur ses lèvres. « Je vous demande pardon ? » Elle planta son regard dans celui de son ancien camarade d’école. « Il me semble vous avoir entendu me qualifier de vipère. » Elle fronça les sourcils avant de détourner le regard. « Je dois me tromper, il faudrait être idiot pour avoir l’audace d’insulter si effrontément une personne qui vient de soulager vos douleurs. Quoique, c’est sans doute ce que vous êtes. » Elle récupéra sa besace qui gisait toujours piteusement au sol et tourna le dos à l’éclaireur. « Quoiqu’il en soit, je suis certaine que cet air fier disparaîtra de votre visage la prochaine fois que votre chemin croisera le fil d’une lame et que vous ne bénéficierez pas de soin faute de "sainte bienfaisante" pour vous rafistoler. » Elle leva les yeux au ciel avant de partir devant, laissant à Lewis le soin de lui emboiter le pas. Bien sûr, elle ne pensait pas ce qu’elle disait. Bien sûr, elle soignerait n’importe quel blessé sur son chemin pour guérir la culpabilité dévorante qui rongeait son esprit chaque jour.

Une fois arrivée au niveau des clôtures, le regard de la vipère balayant les environs à la recherche d’un Prince et de sa wyverne ou encore de Svarand et ses écailles onyxiennes. Mais nulle trace d’eux. Le regard attiré par un son qu’elle perçut au-dessus d’elle, Lucrèce s’apprêta à prévenir Lewis. Elle n’en eut pas le temps, interrompue par le cri de la wyverne qui s’approchait d’eux en s’amusant sans doute à exagérer les bourrasques provoquées par ses battements d’ailes. La jeune fille laissa échapper un rire léger en la voyant câliner affectueusement Lewis. « J’ose à peine imaginer la douleur que son affection vous aurait causée si "la vipère" ne vous avait pas soigné. N’est-ce pas ? » le taquina-t-elle tout en levant les yeux au ciel. La wyverne sembla remarquer la jeune femme lorsque celle-ci s’adressa à Lewis. Elle s’approcha, curieuse, et renifla sans une once de délicatesse en direction de la soigneuse qui laissa de nouveau échapper un rire. Pour une fois, il était sincère. « Ne vous en faites pas, Lewis. J’ai combattu à dos de wyverne, autrefois, j’ai donc l’habitude de leurs adorables manies. »

Lucrèce crut que son cœur allait fondre tandis qu’elle détaillait la wyverne. Quand bien même elle n’était pas la plus splendide ni la plus élégante – comme son Svarand – la soigneuse succombait à son charme singulier de wyverne. Elle l’observa noyer Lewis de son affection infinie et sourit naturellement, attendrie. Elle avait beau trouver cet homme des plus irritables, elle ne put s’empêcher de se faire la réflexion qu’elle n’avait jamais pris la peine d’aller au-delà des apparences, le classant dès leur rencontre parmi les personnes les plus insupportables qu’elle n’ait jamais connu. Mais au fond, le connaissait-elle ? Hormis le souvenir qu’elle le détestait de tout son cœur à l’Académie pour les remarques piquantes qu’il lui adressait, elle n’avait rien retenu de plus sur lui, faute de s’y intéresser vraiment. Et voilà qu’elle découvrait des points communs entre eux, au-delà de leur allégeance à l’Empire. Elle voyait l’amour dans les yeux de la wyverne, et le respect dans celui de Lewis qui la laissait aller à ses démonstrations. Et cette affection était la même, immuable, universelle, entre Svarand et elle. Et puis, il y avait Nina. Le Prince qui avait suffisamment confiance en Lucrèce, qui l’avait assez appréciée pour lui confier l’un des trésors d’Huguette. Et cette confiance, il l’avait aussi eu envers Lewis – quand bien même elle était sans doute décuplée à son égard, puisqu’il l’avait lui-même recommandé à l’Académie des Officiers.

Comme rarement dans sa vie (ou du moins, c'est ce qu'elle aimait à penser) Lucrèce ne sut que dire, trop perdue dans ses pensées. Elle ne réagit même pas à la phrase de Lewis lui indiquant qu’il faudrait sans doute attendre le retour de Nina pour une durée indéterminée alors que quelques minutes auparavant, elle aurait pesté intérieurement tout en gardant un sourire poli. Son regard de posa sur la wyverne si petite de Lewis. « Maud est venue à nous… Je me demande où est Svarand. » Son regard balaya la plaine mais c’était peine perdue. Peut-être était-il parti se dégourdir les ailes, lui-aussi. Elle n’abandonnera néanmoins pas si vite, déterminée à le trouver.

@Lewis von Hartverg
Déesse Sothis
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vos offrandes pitoyables
(Et la thune de l'Eglise, aussi)
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Emblème des flammes
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le poids de trois années • LEWIS. Sprfsothi
Mode de Jeu :

Classique
Niveau :

99
Inventaire : vos offrandes pitoyables
(Et la thune de l'Eglise, aussi)
Emblème : Emblème des flammes
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Anniversaire : vénère-moi tout le temps
Métier : Déesse
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Unité : le poids de trois années • LEWIS. Sprfsothi
Mode de Jeu : Classique
Niveau : 99


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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyLun 5 Avr - 23:33


...' Vagabondant entre les enclos et les écuries, un matou des lieux errait en quête de nourriture. Car ici, parfois les wyvernes voraces et peu délicates laissent tomber un peu de leur festin ; ou quelques cavaliers venant prendre soin de leurs montures tentaient à céder un quelque bout d'encas.

Deux choix d'offre à vous (le choix peut-être différent pour chacun des protagonistes du RP):

Nourrir le Chat

Le faire fuir


Lewis von Hartverg
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Tea-master, en rose et or !
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyJeu 8 Avr - 12:56
Les paroles de Lucrèce, bien qu'assassines et aux reproches partiellement mérités, me passent littéralement par dessus. Je ne l'ai pas forcé à m'aider, et quelques soins ne cacheront pas la réalité de sa nature fourbe à mes yeux. Je n'ai pas la prétention de savoir ce qui peut se passer dans son esprit retors, mais la manière qu'elle avait de traiter les autres, à l'Académie, ne plaide pas en sa faveur.
Et ni elle ni moi ne sommes là pour se faire pardonner de nos actes passés.

Pourtant, un détail m'intrigue.

À l'arrivée de Maud, sans que je ne sache m'expliquer pourquoi, j'ai eu l'impression qu'un masque avait glissé du visage de Lucrèce. Était-ce dans son regard, qui me paraissait un peu plus scintillant, ou dans ses intonations dont il me semblait émaner une sincérité que je ne lui connaissais pas ? Je n'en sais rien, mais il reste que, lorsque la jeune femme me parle des habitudes des wyvernes, je me fige un instant, les sourcils haussés. Comme pour tentant de rationaliser la scène, mon esprit superpose sur ma rétine des fragments de souvenirs de l'Académie, une époque à laquelle je voyais Lucrèce dans les autours d'une manipulatrice mauvaise par nature, une véritable langue de serpent qui se délectait de se sentir supérieure aux autres. Quels qu'aient pu être ses agissements par ailleurs, le mépris qu'elle m'inspirait durant nos études ne me semblait pas déplacé, aucune bonne action n'étant capable à mes yeux de rattraper une conduite aussi odieuse.

Pourtant, elle est aujourd'hui la maîtresse de la plus belle wyverne d'Adrestia, et malgré tout le mal que je pense encore d'elle, en y réfléchissant, je ne peux pas envisager que Nina ait fait une erreur en confiant les enfants d'Huguette. Il doit bien y avoir une variable à la situation que je ne saisis pas, ou que je suis par nature incapable d'envisager quand je vois le fossé qui nous sépare, elle et moi.
Un ange passe, le silence seulement rompu par le bruit des écailles de Maud qui frottent contre ma tunique.

-... Peut-être qu’on pourrait…

-Mraaaaou ?


Pour la deuxième fois de la journée, je me fais interrompre par un animal. Le chat, qui nous regarde avec une insistance à peine dissimulée, a au moins la décence d’être plus doux dans son arrivée que ne l’était Maud plus tôt. Je pousse un soupir mi-amusé, mi-lassé, avant de porter la main à ma besace.

-Y a pas à dire, vous savez-vous mettre bien, vous…

J’en tire une lanière de viande séchée que je transporte à l’attention de mon amie à écaille, et après en avoir rompu une part, la lance en direction du félin, qui ne se fait pas prier pour l’attaquer à coup de dents. Un grognement se fait entendre derrière moi, je me retourne les poings sur les hanches et les sourcils froncés.

-Hé ! Commence pas à faire la jalouse, toi ! J’attrape le crâne de Maud entre mes mains et lui ouvre la bouche, faisant mine de l’inspecter. -Je suis sûr que je trouve un vieux morceau de biche si je fouille un peu !

Le lien que j’entretiens avec Maud est, somme toute, assez similaire à celui que j’ai avec les humains : je ne m'encombre pas de préoccupations hypocrites de bienséance, elle non plus, et à partir de là, même si les marques d’affection ne sont pas mon fort, elle sait que je tiens à elle tout comme elle tient à moi. Pas de superflu, ni de fioritures.

Je lâche finalement la mâchoire de la wyverne et lui frotte le haut du crâne, tandis que dans mon autre main trône toujours la moitié d’un bout de viande. Je jette un regard en direction du reste de l’enclos , où quelques autres créatures écailleuses prennent un repos bien mérité, mais il y a bien deux silhouettes qui manquent.

-Il ne tardera sûrement pas à rentrer, ne vous en faites pas. Je n’ai pas la prétention de le connaître, mais je n’ai jamais vu Svarand manquer à l’appel jusqu’à présent.

J’avise un instant la viande séchée qu’il me reste en main, avant de la tendre en direction de Lucrèce.

-Vous voulez essayer de la nourrir ? Elle a beau n’obéir qu’à moi, elle est bien plus sociale qu’il n’y paraît, surtout quand il s’agit de nourriture…

@Lucrèce von Hevring
Lucrèce von Hevring
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyMer 14 Avr - 21:18
Lorsqu’elle avisa la féline silhouette qui se dessinait entre les clôtures, Lucrèce fronça les sourcils en un geste de contrariété. Elle n’exécrait pas les chats – bien au contraire, elle avait une tendre affection pour cette espèce – mais il lui déplaisait de voir ces sauvages déambuler près des enclos des Wyvernes. La vipère rouge ne connaissait que trop bien son Svarand ; les félins, malgré leur agilité véloce, ne parvenaient pas toujours à esquiver les griffes des wyvernes qui, quant à elles, voyaient en ces subtiles créatures des compagnons de jeu tout trouvés. Elle s’apprêtait à le faire fuir discrètement lorsqu’il l’interrompit – et Lewis, par la même occasion – dans un miaulement sonore. Dépitée, Lucrèce porta sa main à son visage et s’en couvrit les yeux d’un soupir. Son plan ô combien discret de sauvetage du chat semblait tomber à l’eau.

Passé l’espoir de le faire fuir pour sa vie, Lucrèce prit le temps de contempler le félin qui s’offrait à ses yeux. Il s’agissait somme toute d’un chat on ne plus banal, de ceux que l’on croise voleurs dans les rues désertes. Il ne semblait pas souffrir de la faim – comment le pourrait-il grâce à l’opulence que leur procure les restes laissés par les Wyvernes après leurs chasses. Malgré tout, l’animal était glouton autant qu’il était insincère. Les caresses et les yeux doux qu’il adressait à Lewis ne trompaient personne. Lucrèce attendit alors patiemment que son camarade s’attèle à nourrir le suppliant animal avant d’entreprendre de le faire fuir. Son regard assassin n’ayant que peu d’effet sur une créature aussi fière que le chat, elle se résolut à le pousser du pied dans une direction opposée aux enclos des Wyvernes. Le matou, curieux, s’en alla gaiement vers les tentes militaires en espérant sans doute glaner quelque autre lamelle de viande séchée. Une fois le chat parti – ou bien sauvé, pour l’heure – Lucrèce reporta de nouveau son attention sur Maud. Bien qu’inquiète de l’absence de son Svarand, elle ne pouvait s’empêcher de sourire largement à la vision d’une de ces gracieuses créatures à écailles. Lorsque Lewis s’amusa de la jalousie de la Wyverne, Lucrèce leva les yeux au ciel. « Peut-être trouverez vous des restes de chat » murmura-t-elle ironiquement, laissant transparaître sa pensée à haute voix.

Si elle se sentit rassurée par les paroles de Lewis concernant l’absence de Svarand, Lucrèce n’en montra pas un signe. Elle inspira avant de pousser un soupir lassé. « Vous vous trompez. Svarand va souvent chasser – après tout, il a un talent certain en la matière. » Elle mentait effrontément, par pur plaisir de donner tort à son ancien camarade. Sans doute aussi pour dissimuler l’inquiétude qui la parcourait chaque fois qu’elle s’éloignait trop de l’animal qu’elle considérait comme l’un de ses meilleurs amis. Malgré tout, la soigneuse se montra plus chaleureuse lorsque son ancien camarade de classe lui proposa de nourrir Maud. Elle réfléchit quelques secondes avant de se saisir la viande séchée que Lewis lui tendait alors que s’échafaudait un plan parfait dans ses pensées. Bien sûr ! Il ne fallait jamais sous-estimer la jalousie et la fierté de Svarand. Elle s’approcha donc de Maud avec un sourire ravissant et lui adressa quelques paroles mielleuses. « Qui est une bonne Wyverne ? Hm ? Tu sais qui est une bonne Wyverne qui mériterait cet appétissant morceau de viande ? C’est toi, Maud. » Elle parla clair et fort tout en tenant le morceau en l’air bien en évidence avant laisser Maud s’en emparer. Si ses calculs étaient corrects, Svarand ne tarderaient pas à les rejoindre.

Et elle ne s’était pas trompée.

A peine eut-elle laissée la viande à Maud, un battement d’aile tranquille se fit entendre près des deux membres de l’armée impériale. Une immense créature noire descendait lentement vers eux et se posa à côté de Lucrèce avant de rabattre fièrement ses ailes et de s’asseoir près d’elle, comme elle le lui avait appris. Svarand poussa un léger grognement témoignant de son impatience mais il n’en perdit pas pour autant l’air fier qui le caractérisait et dont il ne se départait jamais. Sans montrer une once de soulagement à son arrivée tardive, Lucrèce se tourna vers Lewis et lui demanda, un sourire en coin : « Quel jaloux ! Par hasard, vous n’auriez pas un autre morceau pour lui ? » Si Lucrèce en avait quelques-uns dans sa besace, elle préférait ne pas avoir à le lui avouer. Après tout, ne devait-elle pas montrer l’image d’une parfaite Dame ?
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyMar 27 Avr - 19:14
Si l'arrivée de Maud avait été remarquable dans sa fulgurance, celle de Svarand, à l'inverse, était tout à fait à l'image que je me faisais de lui : bien plus noble et mesurée. En le voyant se poser auprès de Lucrèce, un large sourire s'empare de mes lèvres : le fils d'Huguette est probablement la plus belle des wyvernes qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à présent. Il joue dans une catégorie bien supérieur à n'importe lequel de ses frères et sœurs.

Maud esquisse un pas en arrière à l'apparition de son comparse, je lui pose une main sur le coup pour la rassurer. Depuis toute petite déjà, elle a tendance à fuir les autres de son espèce, certainement marquée par le fait que sa mère ait refusé de s'occuper d'elle à cause de son infirmité. Nina et moi avions eu un travail colossal à abattre pour l'élever correctement, les jeunes wyvernes demandant, comme on peut s'en douter, un peu plus d'attention que les oisillons tombés du nid.
J'avais beaucoup appréhendé de devoir m'occuper d'elle au début, préférant laisser le Prince s'en occuper dans un premier temps de peur de mal faire, mais à force, j'avais fini par me prendre sincèrement d'affection pour elle, au point de m'investir plus encore que Nina à ses côtés.

Aujourd'hui, quand je lève les yeux vers le ciel et que je la vois planer au-dessus de ma troupe, j'éprouve une certaine fierté qui me fait oublier les nuits blanches, les morsures et les brûlures.

La demande de Lucrèce me tire de ma rêverie nostalgique. Je porte ma main à ma sacoche dont je tire trois bandes de viande séchée, que je lance vers la jeune femme.
A peine la nourriture a-t-elle quitté ma paume qu'immédiatement, Maud pousse un de ces cris étranges dont elle seul à le secret, à savoir un mélange étonnant entre un couinement triste et un grognement hargneux. Suite à cela émerge de sa gueule une série de cliquetis agacés très clairement adressé à son frère. Je pousse un soupir exaspéré avant de reporter la main à mon sac.

-De tous les traits que tu aurais pu m'emprunter, il a fallu que tu choisisses le mauvais caractère... Ne t'étonnes pas que personne ne veuille travailler avec nous !

Un autre bout de viande entre mes doigts, je le jette à quelques mètres au dessus de nos tête dans un geste vif. Le regard de Maud s'illumine, et en un clin d’œil la voilà dressée sur ses pattes, à gober la lamelle en plein vol. Je souris devant cette démonstration, tout en repartant à la recherche d'un autre morceau.

-Un vrai goinfre... Comment peux-tu manger autant et rester si petite ?

Heureusement pour elle, ma besace est encore pleine. Lorsque je vais lui rendre visite, je prends toujours avec moi bien plus qu'il n'en faut pour la nourrir.
J'ai certainement ma part de responsabilité dans le fait que les chats du camp soient pour la plupart bien rondelets...

Je porte une autre portion à la gueule de Maud. D'habitude, ces instants que je partage avec elle sont une des rares occasions où je peux faire le vide, sans me soucier des problèmes à venir. Aujourd'hui, néanmoins, est un jour un peu différent, puisque je ne peux quitter du regard ce duo, si étrange à mes yeux, que forment Lucrèce et Svarand.
Un regard aux alentours m'indique que Nina n'est toujours pas revenu.

-Dites-moi Lucrèce, vous savez monter Svarand ?

La question s'échappe d'entre mes lèvres avant même que je m'en rende compte. Je détourne les yeux, soudainement captivé par une saleté nichée entre deux écailles de Maud.

-En fait, je préférerai vous demander comment vous en êtes venu à avoir la charge de Svarand, mais c'est un sujet qui ne regarde que vous et le Prince, finalement. Je n'ai pas envie que l'on se dispute devant eux, mais je ne peux pas m'empêcher d'être curieux sur votre relation et... Oh, et puis laissez tomber.

Je me renfrogne et pose mon sac à terre, entre nous deux. Sans quitter Maud des yeux, j'ajoute :

-Si vous voulez de la viande, servez-vous, j'ai de quoi faire encore.

Moi-même j'ai un peu de mal à m'expliquer ce revirement. Les soldats du camp ont tendance à ne considérer les wyvernes que comme des bêtes de guerre féroces, et rares sont donc ceux avec qui je peux partager mon admiration pour ces créatures. A dire vrai, sur ce point, il n'y avait alors que le prince qui me comprenait.
Des sentiments contradictoires m'envahissent. D'un côté, ma question ne me paraît pas déplacé, mais de l'autre, est-ce bien sain de partager ce genre de choses avec des personnes que l'on a détesté par le passé ?

Qu'il est compliqué de vivre avec le poids de sa conscience.

@Lucrèce von Hevring
Lucrèce von Hevring
Lucrèce von Hevring

Empire d'Adrestia
Inventaire :

le poids de trois années • LEWIS. Kdo ROSE (x2) - le poids de trois années • LEWIS. Kdo tasse cassée (x1)
ticket d'arme D
Emblème :

Mineur de Cethleann
Classe :

Prêtre
Camps :

  • Neutre
Anniversaire :

12 lune de la Céruléenne
Métier :

Soigneuse
Rank S :

X
Ecus :

1520
Unité :

le poids de trois années • LEWIS. Sprflulu
Mode de Jeu :

Classique
Niveau :

10
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MessageSujet: Re: le poids de trois années • LEWIS.   le poids de trois années • LEWIS. EmptyVen 14 Mai - 15:01
Svarand toisait Maud d’un regard agacé tandis qu’elle se goinfrait des friandises que Lewis lui avait apporté. Si les deux wyvernes provenaient de la même portée, elles semblaient être les opposées l’une de l’autre. Si Svarand était imposant, lourd et couvert d’une épaisse couche d’écailles d’un noir profond, Maud quant à elle composait avec sa taille chétive qui lui offrait une aisance de mouvement et une vitesse bien plus grande. Il en allait de même pour leur nature. Maud était vive, expressive et affectueuse. Svarand, lui, était bien plus posé et silencieux. C’était à se demander comment Huguette, leur mère, avait pu donner naissance à deux créatures si différentes l’une de l’autre. Un concert de cliquetis émanait de là où se trouvaient le duo que formait Lewis et sa monture. Entendre ces expressions de jalousie bonne enfant suffisait à laisser échapper à Lucrèce un sourire attendri. C’était sans compter le désir d’attention de Svarand qui, envieux, donna de légers coups de tête à la jeune femme pour regagner ses pensées. Le déséquilibre la gagna un instant avant qu’elle ne reprenne pied et ne dévisage sa wyverne d’un air qui mêlait déplaisir avec toute l’affection qu’elle ressentait pour la créature écaillée. Lucrèce était heureuse de retrouver Svarand, même si elle partageait ce moment avec Lewis. Elle en aurait presque oublié qu’initialement, elle était à la recherche de Nina.

Mais cet instant d’insouciance demeura fugace. Voilà que Lewis recommençait avec ses questions aussi déplacées qu’indésirées. Le corps de Lucrèce se raidit tandis qu’elle le laissait finir d’exprimer sa pensée. Elle détestait ce sentiment de passer un interrogatoire, le jugement qui s’ensuivrait. « Ces trois ans de guerre ne vous auront donc rien appris, Lewis. Revoilà votre instinct inquisiteur dont je me serai parfaitement passée. Vous devriez laisser tomber, en effet. » Elle détourna le regard, le menton haut et fier, avant de reporter de nouveau son attention sur Svarand. Elle remarqua néanmoins qu’il avait fait de même avec Maud. Instantanément, elle regretta d’avoir rejeté ses questions si vite. Elle était usée des questions au sujet de sa wyverne qu’elle ne montait plus au combat depuis qu’elle était devenue soigneuse. Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes jugements qui l’épuisaient. Quand bien même elle n’appréciait pas Lewis, elle pouvait au moins lui reconnaître le mérite d’être différent dans son approche aux wyvernes. Comme l’était son Altesse Nina, finalement. « Je combattais avec Svarand, au début de la guerre donc… je sais le monter. » Les excuses étaient loin d’être son point fort, aussi continua-t-elle comme si elle n’avait jamais rien relevé sur les questions de Lewis. S’expliquer un peu plus qu’elle ne l’aurait fait en temps normal, c’était sa manière à elle de s’excuser. Elle glissa ses doigts entre les écailles de Svarand et le gratouilla doucement, presque machinalement, tandis qu’elle réfléchissait. « Quant à la raison pour laquelle son Altesse m’a choisie pour m’occuper de Svarand, je n’en ai pas la moindre idée. C’est à lui qu’il faudrait poser la question. » Il connaissait le Prince bien mieux qu’elle, il aurait été inutile de mentir à ce sujet. Lewis aurait sans doute immédiatement compris le subterfuge. Aussi Lucrèce avait-elle joué la carte de l’honnêteté. Elle resta quelques secondes figée, à caresser Svarand, le regard perdu dans le vide. Puis elle secoua la tête comme pour se reprendre. Le temps n’était pas aux rêveries. « Je suppose que vous savez monter Maud ? » Elle se tourna alors vers Lewis, un sourire gêné collé aux lèvres. « Je compte monter Svarand pour aller voir si j’aperçois son Altesse le prince et… voulez-vous m’accompagner ? » Plus le temps passait, plus elle réalisait que la haine qu’elle prétendait ressentir à son égard n’était peut-être pas si marquée qu’elle se plaisait à le dire. De plus, les amateurs de wyvernes ne couraient pas non plus les rues. Aussi tentait-elle de faire un pas dans la direction de Lewis, attendant de voir comment il réceptionnerait son essai. Après tout, lui aussi était loin de la considérer comme une amie.
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