CARACTÈRE
X Créatif X
X Engagé X
X Loyal comme l'Enfer X
X Curieux X
X Avenant X
X Protecteur X
X Acharné X
X Parfois intrusif X
X Maladroit dans son rapport aux autres X
X Ne s'écoute pas X
X Manque de répartie X
Tu étais une lumière, Nìna. Un éclat vif que rien ne semblait pouvoir arrêter si ce n’était l’obscurité de tes propres pensées. Ton sourire, souvent présent mais jamais feint rehaussait cette image de toi. Tu ne t'étais jamais imaginé devoir jouer de politesses et d’éloquence forcées ; rien n'était à mimer mais tout à démontrer –pour ne rien changer.
Aujourd'hui encore, tu aimes ta nation autant que ta fratrie - ce qu'il en reste, du moins. Ne pas être désigné comme héritier du trône ne t’a jamais peiné, loin s’en fut. Tu as juré – et cela a surpris bien des personnes – de servir ta sœur la future Impératrice comme n’importe lequel de ses loyaux sujets. S’il lui faut ta mort, c’est avec plaisir que tu lui concèderas, présentement plus que jamais. Si elle te veut toujours auprès d’elle, tu te feras mirador pour guetter les dangers. Les intercepter, aussi.
Tu es d’une loyauté maladive, presque dangereuse. Si l’on te demande en quelles mesures tu serais prêt à croiser le fer avec Edelgard, tu répondras le plus simplement du monde : « Aucune. » Tu laisserais sa hache te trancher en deux bien avant de tendre résistance dans sa direction.
En dépit de tout cela, tu restes humain toi aussi, sous ces couches de cendres que la guerre a jeté sur ton âme esseulée. C’est ta maladresse qui te caractérisait si bien auparavant. Non pas que tu aies été particulièrement godiche mais cet écart se traduisait le plus souvent dans tes échanges avec les autres. Traces que ta mère a laissé sur ta personne, tu avais parfois du mal à savoir quoi dire ou quoi répondre à quiconque n’étant pas déjà membre de ton cercle proche. La sociabilité n’a jamais été réellement ton fort ; pas avec les êtres humains, en tout cas. Même si ton séjour à l’Académie t’a beaucoup aidé afin de faire reculer ce défaut, il n’en demeure pas moins accroché à tes os. Tu ne t’en déferas pas si aisément, il te reste un travail de titan à accomplir encore. Et désormais que la guerre t'a avalé tout entier, Nìna, tu t'exprimes encore moins bien qu'avant. Tu donnes des ordres comme Général, oui. Tu prends soin des plus nécessiteux en tant que Prince d'Adrestia. Mais et toi, Nìna ? Celui sous toutes ces carapaces, qu'en est-il ?
Il n’y a bien qu’avec les animaux en tout genre que tu te laisses aller à plus de contacts ; tu les aime tout particulièrement. Eux au moins ne te repousse pas dans tes retranchements. Et puis, il y a les enfants, aussi. Oh comme tu aimes ces jeunes êtres innocents et candides. Tu rêves de tous les protéger et si cela était possible, nul doute que tu te noierais à la tâche. Car même avant d'être père, tu les aimais inconditionnellement. Et même si tu n'as pas pu t'exercer autant que tu aurais voulu pouvoir le faire, Esther étant partie avec votre progéniture, tu continues d'être attendri par les enfants. Sans doute est-ce pour cela que voir un enfant exacerbe ton côté paternaliste et protecteur – à moins qu’à force de fréquenter des Wyvernes, elles aient fini par te déteindre dessus. A moins que ton cœur couverts de bleus ne se soit jamais remis de tes déconvenues romantiques. C'est une possibilité.
Tu étais la bienveillance même, Nìna. Toujours à prendre la défense des oppressés pour honorer ton rôle. Tu pensais à tes actions et leurs conséquences avant tout le reste. Tu devais parfois faire des choix et ils ne t’aisais pas toujours ; mais au-delà de tout cela, il y avais cette volonté à bien faire. Désormais tu fais simplement ce qui doit être fait et au ban les volontés n'allant pas dans le sens des objectifs de ta sœur.
Les mondanités n’ont pas vraiment ton attrait et tes apparitions publiques ne le sont qu’en cas d’extrêmes nécessités. Tu assumes parfaitement d’essayer de t’éclipser dès lors que l’attention sur toi s’est relâchée. Tu n’as jamais trop aimé être au centre des regards, tu n’y es pas habitué. Et puis, il faut dire que tu adore bouger. Le mouvement est un équivalent à la vie elle-même, pour toi. Sans doute est-ce là une fois encore une cicatrice laissé par ta folle de mère.
Elle qui t’ordonnait de rester assis, immobile pendant des heures les rares fois où elle venait te voir… Tes jambes et ton dos portent encore quelques cicatrices des escarres que tu t’étais récolté à force de vouloir lui plaire. Voici pourquoi tu as souvent donné l’impression d’avoir la bougeotte tout le temps, fut un temps - moins maintenant. Tu aimais parcourir et découvrir ; graver dans ta tête les paysages de tout horizon. Les reproduire en peinture pour ton simple plaisir… Ta vie d'avant te satisfaisait parfaitement. Oui, Nìna,
tu étais heureux.Tu es sombre, Nìna. Au fond de toi gronde une colère sourde, une détresse ébène. Il n’y a pas que les coups au corps qui forgent une expérience ; le cœur aussi à ses pulsions. Toi tu refrènes les tiennes, simplement. Inconsciemment. Tu préfères sacrifier tes joies plutôt que celles des autres et regardes toi maintenant ? Quelle déchéance que voici où tu te drapes.
HISTOIRE
Conçu comme une progéniture et non comme un enfant.C’est là le parfait résumé de ta vie, Nìna. Fruit d’une ambition ayant dévoré toute trace d’amour dans ce cœur désert, tu viens au monde dans la chambre d’une courtisane de l’Empereur. Ciguë est son prénom. Qu’elle est belle, cette majestueuse créature aux yeux couleur brun vipère et au caractère trempé du vin de ses envies.
Elle ne t’a pas aimé une seule fois dès lors ton examen de noblesse passé. Il faut dire que tu n’as pas cessé de la décevoir. Ciguë te voulait petite fille – plus facile à marier en cas d’échec – mais te voilà né jeune mâle. Et puis tu as osé lui faire la fausse joie d’avoir un emblème. Elle espérait tant parvenir au plus haut sommet du pouvoir grâce à toi. Ses plans défaillir juste avant les portes de ses désirs. Tu fus pourvu d’un emblème, en effet. Mais pas celui de Seiros.
Macuil court dans tes veines, comme pour sa famille avant elle. Ciguë était née sans emblème mais connaissait plus que bien le potentiel de sa lignée. Elle aura voulu l’écraser avec cette naissance et s’imposer autrement, se hisser plus haut que ses pairs qu’elle haïssait sans aucune mesure. Elle a échoué, s’est brûlé les ailes et fut contrainte au silence. Oh oui, Nìna, elle t’en a toujours beaucoup voulu pour tout cela. Cette passion glacée à ton égard s’est imprimé jusque dans ton identité puisque c’est elle qui ainsi t’a baptisé. Tu porterais toute ta vie le poids de ses faux-pas.
Tu lui étais inutile. Elle dû même abandonner le projet de t’accoupler avec un noble encore plus proche du pouvoir puisque tu n’avais pas le ventre nécessaire pour imposer ses ambitions et son pouvoir. Un homme ne peut accoucher. Elle n’a jamais su te pardonner pour cela.
Et pourtant, toi,
tu l’aimais. Profondément. Infailliblement. Comme un enfant. Tu t’essayais à lui donner tout l’amour dont tu disposais lors des rares visites qu’elle t’accordait – avec le temps tu as réalisé qu’elle venait sans doute pour ne pas trop éveiller les soupçons sur sa personne à l’époque. Mais c’était ta mère et tu ne concevais même pas de la voir autrement.
Tu faisais tous les efforts du monde pour ne serait-ce que lui dérober un sourire, une marque d’affection ou un compliment masqué. Ce genre de mot à peine affectueux te suffisait. Tes nourrices et autres gouvernantes n’avaient pas le cœur à te dire la vérité ; alors elles te confortaient dans cette illusions, persuadées qu’il était mieux pour toi d’être couvert d’un mensonge qu’au centre du maelström des adultes avides et cupides. Elles aussi, tu les aimais. Pas de la même manière que ta mère, mais tu ne les considérais en rien comme ‘de simples domestiques’ ; loin s’en fut.
En dépit des naissances de tes frères et sœurs qui t’enchantaient au moins autant qu’elles plongeaient ta mère dans une colère abyssale, tu étais très bien traité. Ton éducation était celle d’un prince – qu’il ne soit pas héritier du trône n’avait aucun poids dans cette balance-ci – et le luxe de ta vie était palpable. Tout du moins jusqu’à la naissance de celle qui serait la princesse suprême ; la future Impératrice.
Edelgard.
Tu n’as pas vraiment senti le changement qui s’opéra alors autour de toi. Il y eu un peu moins d’attention, un peu moins de cadeaux, aussi. Mais tu n’en souffris en aucun cas. Tu n’avais aucune accroche particulière avec les présents et les récompenses. Tu n’avais toujours désiré qu’une chose, laquelle n’avait jamais changé au cours des années : plaire à ta mère.
Paradoxalement, elle te donna ces années-ci un sentiment incroyable d’accomplissement. Enfin après tout ce temps, elle revenait vers toi. Ciguë prenait place lors de tes entrainements et veillait à toujours complimenter ta façon d’être. Elle donnait l’illusion d’une mère soudainement très concernée sur l’avenir de son fils. Tu n’aurais su être davantage heureux, Nìna. Entre tes entrevues avec tes frères et sœurs, celles que ta mère t’offrait de plus en plus régulièrement et tes apprentissages à tous les niveaux, tu avais la sensation que ta vie était assez proche de la perfection.
Mais elle t'a vendu, Nìna.
Trempée jusqu'au cou dans l’Insurrection des Sept, ta mère a laissé ces gens faire de toi ce qu'ils voulaient, torturer ton être, implanter dans ta peau et ta psyché des horreurs à ne plus savoir quoi en faire. Si tu survécu à ces atroces traitements - par miracle seulement -, tu ne serais définitivement plus jamais le même. Ton corps, parsemé de cicatrices, et ta chevelure ayant virée au blanc furent les premiers pas annonciateurs du pire à venir. Si tant est que ce fut-ce possible.
L’année suivante, tu fis tes premiers pas pour entrer à l’Académie des Officiers. Là, tu eu la possibilité de mettre en application tout ce que tes maîtres d’armes t’avaient appris, souvent avec brio même si tu collectionnais les erreurs bêtes. Tu t’illustrais tout particulièrement dans ta maîtrise l’arc mais bien moins au corps à corps. La lance fut la seule arme qui vint éventuellement galber ton répertoire de technique même si tu préférais tout de même le port du carquois à celui du manche métallique. Les unités volantes aussi se firent un plaisir de t’initier au vol. Il ne te fallut que peu de temps pour te sentir à l’aise dans les cieux ; ton élément désormais. Là s’est alors développée ton ambition : tu protégerais l’Empire à dos de Wyverne. Pour la première fois de ta vie tu laissais entrevoir une volonté propre, qui ne venait de personne d’autre que toi.
Ton diplôme en poche tu rejoignis expressément l’armée de ta nation, prêt à commencer au plus bas pour monter et faire tes preuves. Des années furent nécessaires à la mise en pratique de cette détermination. Pourtant tu y parvins. Tes grades furent d’abord celui de lieutenant puis de capitaine avant de bifurquer sur Général de Division. Tes victoires dans les batailles et tes progrès te rendait si fier que ton envie de protéger l’Empire restait toujours au beau fixe. Car l'Empire n'avait rien à voir avec
"eux", tu le savais. Ta mère, si elle était encore présente dans ta vie, n'avait plus al possibilité d'avoir autant d'emprise sur toi qu'elle l'aurait souhaité. Elle serait simplement une ombre collante, atroce, avec laquelle tu te devrais de vivre.
C’est à cette période que tu vécu un traumatisme qui se pencha sur toi pendant de très longs mois par la suite. Intervenu pour une mission d’apparence fort simple, tu avais fait l’erreur de baisser ta garde. Sur le dos de ta Wyverne, un mâle que tu avais décidé de nommé Pinceau, tu voletais de ça de là en quête d’indice sur la situation. Mais les bandits vous on prit de court avec ta division et il s’en fallut de peu avant que tout ne tourne court pour vous. Malgré tout, il y eut des victimes dans tes rangs. Dont Pinceau. Le reptile voulu te protéger d’une attaque magique mais rata son coup. Non seulement tu fus touché par les Miasmes mais en plus cela l’aveugla considérablement. Il ne vit pas cette flèche tirée droit sur lui, laquelle transperça sa tête de part en part, ses yeux crevés en une fraction de seconde et sa vie achevée. Son corps retomba lourdement dans les arbres non loin, te projetant au sol sans douceur. Tes hommes durent te faire lâcher son cadavre de force pour que vous puissiez vous enfuir. Tu n’es pas seulement un bras cassé ce jour-là. On t’avait arraché une partie de toi-même.
La rumeur de la perte de ta Wyverne allait bon train mais tu n’en avais cure. Tu avais perdu un ami précieux ce jour-là. Pinceau avait été l’une des premières âmes avec qui tu avais réussie à te lier sincèrement en dehors de ton cercle social noble. Oui, c’était un reptile et après ? Si personne ne pouvait comprendre ton attachement au monde animal, tu n’avais pas envie de t’attarder là-dessus. Des jours entiers furent ensuite dépensés dans tes quartiers dont tu ne sortais plus, plongé dans une profonde léthargie. Du cœur comme de l’esprit.
De même que tu te refusais à monter une autre Wyverne. Tu avais peur, Nìna ; terriblement peur. Et il n’y avait personne pour toi.
Jusqu’au jour où tu reçu une lettre plutôt insolite. Elle te venait d’un noble de l’Empire dont la fille disait avoir recueillie une Wyverne mal en point que l’on souhaitait abattre. Intrigué par cette missive, tu décidais d’aller voir toi-même de quoi il retournait. Ta première sortie après des semaines de captivité auto-infligée ; aujourd’hui encore, tu ne saurais vraiment expliquer pourquoi ce regain d’énergie. L’espoir, peut-être. Peu importe désormais.
C’est ainsi que tu fis sa rencontre. C’était une femelle toute blanche et déjà âgée. Pourtant tu décelais chez elle une envie d’en découdre qui caractérisait si bien ces reptiles dont tu t’étais entiché. Elle avait une aile cassée, aussi tu la fis rapatrier dans les écuries aériennes de ton lieu de résidence. Là, tu demandas à la faire soigner et entama alors un long processus de soin. Ta peur déraisonnée paraissait fondre chaque jour un peu plus à mesure que tu apprenais à connaître cette dragonne que tu prénommas Huguette.
Bien sûr que tu étais horriblement angoissé à l’idée d’essayer de remonter sur le dos d’une telle créature, mais tu t’y attelas malgré tout, tremblant plus que tu ne l’aurais dû. Mais Hughuette parue comprendre ton désarroi et fit en sorte que votre premier vol se passe merveilleusement bien. Cela eut le mérite d’apaiser les tensions dans ton corps. Quelques jours plus tard, tu revenais sur le devant de la scène, auprès de tes hommes. Ce souvenir restera longtemps gravé dans ta mémoire, bien qu’il ne soit plus tout récent maintenant.
Tu devins quelques années après le Général de Armées d'Adrestia. Poste que tu occupes toujours aujourd'hui. Beaucoup de choses se sont passées depuis ta nomination. Tu as pris sous ton aile un duo de jeunes nobles presque désargentés afin de leur offrir un avenir en dépit des odes allant contre eux et tu as même fait plusieurs rencontres somptueuses, qui te marqueront jusqu'à la fin de ta vie, probablement.
Et comment ne pas évoquer Esther ? Nom trop peu connu sinon dans ton entourage et pourtant elle fut l’une –sinon la – pierre angulaire de ta vie. Tu parles encore aujourd'hui de l’amour de ta vie pour la désigner. Mariés par intérêts et pour vos emblèmes respectifs – tous deux mineurs de Macuil -, vous vous êtes pourtant apprivoisés après bien des déconvenues. Tu acceptas même d’adopter le fils qu’Esther avait eu d’une précédente union, afin de protéger ce dernier. Tu aimais sincèrement cet enfant et même si tu ne les côtoient plus à l’heure actuelle, tu l’aimeras jusqu’à la fin de ta vie comme un père que tu n’as finalement pas vraiment eut le temps d’être réellement.
Avec Esther, tu as eues deux enfants. Yvain et Shahrzad. Pourtant, la guerre s’enlisant, tu sentais bien que ton épouse n’était pas heureuse. Elle avait peur dans cet Empire aux ambitions dévorantes. Tu n’eus pas à réfléchir trop longtemps. Tu la libéra de ses obligations maritales à la faveur d’une nuit calme et arrangeas son départ avec une petite escorte d’hommes vers les terres reculées de l’Alliance, là où, tu l'espérais, elle ne craindrait rien. Les soldats revinrent, comme convenu, sans Esther et les enfants. Pourtant tu savais avoir pris la bonne décision. Simplement pas pour toi, pour changer.
Aujourd’hui, le cœur éventré et les ailes coupées, tu demeures ce que l’on attend de toi, un général stratège, prêt à tout pour servir l’Impératrice tout en protégeant au maximum les hommes sous ton commandement. Tu es l’ombre de toi-même, de ce que tu étais autrefois. Mais tu es debout malgré tout. Car telle est ta force, Nìna.
Tu es un soleil noir.